Anita Molinero, Sans titre (La Rose), 2003 [détail]. Polystyrène extrudé, 137 x 780 x 65 cm. Collection Frac Bourgogne © Adagp, Paris, 2022. Photographe Romain Moncet 2003, polystyrène extrudé rose, 130 x 800 x 50 cm et vue de l’exposition au Grand Café, Saint Nazaire, 2003

Archives expositions personnelles (M)

L’art qui dialogue avec l’environnement

Anita Molinero, Extrudia
Musée d’Art Moderne de Paris

25.03 - 24.07.2022





 







 




 

 












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Communiqué de presse


Le Musée d’Art Moderne de Paris présente la première rétrospective consacrée à la plasticienne Anita Molinero dans une institution parisienne. Cette exposition retrace les différentes phases de son évolution artistique, depuis ses premières oeuvres de la fin des années 1980 – certaines, disparues, sont reproduites en photographie – jusqu’à ses dernières réalisations, dont plusieurs productions réalisées pour l’occasion.


Le titre énigmatique et quelque peu futuriste de l’exposition, Extrudia, fait plus simplement référence à la fois à l’une des pratiques sculpturales de l’artiste (« extruder » signifie « donner une forme à un matériau en le contraignant ») et à l’un des matériaux de prédilection qu’elle utilise : le polystyrène extrudé.





 





































































 













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Gilles Aillaud

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Marika Prévosto

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sandie hatem

jul 1 à 2h10 PM

Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.























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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…







Née en 1953 à Floirac (France), Anita Molinero vit et travaille entre Paris et Marseille. Elle est diplômée en 1977 de l’École supérieure des Beaux-Arts de Marseille, où elle a plus tard enseigné, de 1999 à 2014, puis dans d’autres écoles des beaux-arts en France, son pays où elle a été présente dans de nombreuses expositions collectives et personnelles. Elle a également réalisé des commandes publiques, notamment en co-conception avec UrbanAct (Alexandre Bouton) pour la station de Tram 3 Porte de la Villette, Paris, maître d'ouvrage RATP et Mairie de Paris Direction des Affaires Culturelles (réalisation en 2012). Ses œuvres sont intégrées depuis la fin des années 1990 dans de nombreuses collections institutionnelles françaises et suisses, ainsi que dans des collections privées.


Anita Molinero, rare artiste française de sa génération consacrant l’ensemble de son travail à la sculpture, construit une œuvre sans équivalent menée avec obstination depuis ses débuts, avec quelques repères trouvés chez Yves Michaux puis David Hammons. Souvent monumentales et d’apparence chaotique, ses oeuvres défigurent des objets usuels et des matériaux triviaux : poubelles, tuyaux d’échappement, fers à béton, polystyrène extrudé et autres rebuts de la société de consommation. Elle transforme la matière dont elle parvient à déployer toute la brutalité et l'instabilité.


Il faut ici laisser place à l’artiste à travers quelques extraits de son manifeste énoncé lors de son entretien avec Alain Berland et Valérie Da Costa paru dans Particules n°22, Décembre 2008 / Janvier 2009.


« C'est par élimination que j'ai fini par appeler sculpture ce que je fais. Il n'y avait pas d'autre choix. Je ne voulais pas nommer cela « art » ou « installation ». Je trouve formidable la phrase de Boris Groys dans son livre Le Post-scriptum communiste qui dit que l'art qui ressemble à de l'art ne peut pas être de l'art. […] Alors, quelle est la partie de non art dans ce que je fais ? Pour les poubelles par exemple, les gens me disent que cela ressemble trop à des poubelles. Non. Elles sont des poubelles, elles ne peuvent ressembler qu'à ce qu'elles sont ; c'est ça ma garantie. Je tiens à ce qu'on les reconnaisse, c'est significatif de quelque chose qui est la poubelle et pas de l'art.
Je me suis protégée de l'art du commentaire ou du projet en utilisant très peu d'idées. Je n'ai pas de projet pour mes expositions. Je sais avec quoi je veux travailler, mais pas quelles sculptures cela va donner. J'improvise en faisant les sculptures sur place. Je découvre ainsi soixante pour cent du travail en le faisant. C'est toujours un risque, mais je ne veux pas faire autrement. Le plus difficile, c'est d'arrêter le geste avant que la pièce ne devienne une flaque, de la lave ou son propre commentaire. Cela doit rester identifiable. J’arrête avant l'informe et parfois la pièce est terminée avant d'être commencée. La sculpture doit rester forme et ne pas aller dans l'informe. 


Se faire violence

« Si on me dit que mon art est masculin, c'est tout simplement parce qu'il n'est pas féminin. [...]  Mais si on veut, on peut dire que ma sculpture est virile. La confrontation à la matière y est directe et violente. Mon grand modèle est Rodin, je trouve extraordinaire les orbites des yeux du Balzac, c'est la première grande sculpture moderne. C'est vrai qu'il y a peu de femmes sculpteurs qui se confrontent aussi violemment à la matière. Parfois j'ai envie de citer d'autres artistes que j'admire comme Bernard Réquichot. [...]. J’essaie de faire de l’art qui sorte de l’entre-soi tout en refusant de quelque chose qui séduit le public, qui devienne « un procès au monde ». Ce n’est pas évident, mais cela laisse beaucoup de place à l’objet. Je suis persuadée que l'art doit contenir du politique, mais pas s'en servir. J'ai des préoccupations qui ne sont pas forcément des «opinions» sur mon époque. Je nomme souvent mes pièces a posteriori, et quand je les qualifie de «post-Tchernobyl», c'est de manière rétroactive. […] Maintenant, je donne des titres à mes sculptures, mais le titre a longtemps été l'objet d'une réflexion car titrer les oeuvres par un concept, c'était leur enlever beaucoup de leur qualité énergétique. C'était les encadrer, les précéder. C'était aussi trop présent. J'ai donc évacué cela. Et puis une sculpture en donne une autre. Je me suis dit qu'un titre devait avoir la force d'un prénom. Finalement, je les ai peu à peu appelées par ce qui est l'équivalent d'un prénom, qui n'a aucun sens s'il n'est pas porté. Elles ont d'ailleurs des titres que j'oublie la plupart du temps. Pour les plots de chantier, je prends le nom de l'entreprise que je détourne et améliore. Les poubelles sont les seules à ne pas avoir de titres car j'aime dire «les poubelles», «Tiens on ressort les vieilles poubelles». »

Travailler avec des matériaux ordinaires
Je ne crée pas par série. Je dirai plutôt qu'il y a des genres sur lesquels je reviens. Depuis 1995, j'adore travailler le polystyrène qui me rappelle des matériaux pérennes comme le bronze car tu ne t'en débarrasses pas. Dans les années 90, ce n'était pas bien reçu de travailler ce genre de matériau car l'art qui circulait et se vendait, peut-être, était, paradoxalement, un art de l'éphémère qui avait les qualités de la précarité, mais avec une plus-value symbolique. […] En faisant les poubelles, j'ai pensé aux Aliens. La science-fiction se situe pour moi dans la poubelle, c'est une science-fiction organique, pas technologique.
Je pense que je fais une oeuvre qui se répète. Les poubelles, par exemple, j'en ferai toute ma vie. C'est un peu comme Rodin qui a fait toute sa vie les mêmes gestes avec des sujets différents.
La répétition, ce n'est pas la même chose que de faire système. Je ne pourrai jamais faire d'environnements contrairement à Jessica Stockholder qui est une artiste de la conquête. Moi, je suis une artiste du sillon, je creuse ce que je fais. J'aime la démesure et je n'aime pas les choses installées qui donnent un aspect petit-bourgeois. Je veux travailler avec des matériaux ordinaires, toujours trouvables à côté de chez soi. J'ai récemment réalisé des sculptures avec une table d'accouchement, des déambulateurs et des fauteuils roulants. Ce sont des objets qui nous laissent sur place. Ils nous sidèrent et nous obligent à nous fixer. Ils s'opposent à la fluidité, à la rapidité. Par rapport à l'unité de la sculpture, leurs mesures ergonomiques sont justes.
La psychanalyse, comme l'art, fait apparaître ou disparaître des diagnostics, des comportements. Lorsque je parle d'hystérie à propos de mon travail, c'est à travers des rencontres, des coïncidences intellectuelles. Je me suis demandé quelle était la figure la plus appropriée à l'art que je faisais, et l'hystérie m'a fascinée car on dit que c'est un état qui pousse hors de soi. Elle n'est plus trop évoquée aujourd'hui, mais ses anciennes représentations montrent des corps figés s'apparentant à de la pierre. C'est pour cela que j'aime faire cette analogie. Je fige de l'énergie, il faut donc que ça sorte de soi, que ce soit jubilatoire. »

L’intégralité du manifeste d’Anita Molinero est disponible dans son dossier en ligne sur le site Documents d’artistes PACA, ainsi qu’un autre, intitulé Champ des références, écrit par l’artiste en  décembre 2003. http://www.documentsdartistes.org/artistes/molinero/repro.html

Le parcours de l’exposition au Musée d’Art Moderne de Paris, principalement chronologique, est pensé en deux parties.La première, rétrospective, s’articule autour des gestes caractéristiques du travail d’Anita Molinero. La seconde est, quant à elle, dédiée aux nouvelles oeuvres, qui ancrent son travail dans un univers futuriste.

Commissaire : Olivia Gaultier-Jeanroy








Exposition du 25 mars au 24 juillet 2022. Musée d’art Moderne de Paris, 11 avenue du Président Wilson - 75116 Paris. Tél. : +33 (0)1 53 67 40 00. Ouverture du mardi au dimanche de 10h à 18h . Fermé le 1er mai.




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Junya Ishigami, petit? grand? l’espace infini de l’architecture. Arc en rêve, Bordeaux