Archives expositions personnelles France
Archives expositions personnelles (J)
Texte de Damien Sausset, mars 2022
“On le dit artiste du feu, maître de la combustion et de la transmutation des matières, Christian Jaccard est bien plus que cela. En atteste son amour immodéré pour les mots, seule condition pour décrire le réel et affirmer un rapport ténu qu’une vie entière ne suffit à épuiser. En atteste tout autant sa passion dévorante envers le monde perçu comme une réserve de possibles. Si son art est celui des noeuds, des plis et des torsades devenues à la fois sculptures et lignes d’errances, il est tout autant celui de l’incandescence avec la chimie de ses feux et dont la combustion à mèche lente oblitère la matière. Chez lui, trace, suie et poussière ne sont pas les scories de notre temps mais bien la possibilité d’une communion inédite, celle de l’humain enfin capable d’aller au-
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Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
.
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Pour en savoir plus sur les œuvres présentées, commentaires de Christian Jaccard >>>
Exposition du 14 mai au 30 juin 2022. Galerie 8+4, 36 rue de Turin -
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -
Adolescent passionné par les traces immémoriales du temps avec ses fossiles, il devient, à la fin des années 1950, étudiant à l’École des beaux-
Les séquences d’oeuvres qu’il présente à la Galerie 8 + 4 couvre une période de quarante ans environ (1983-
Jamais présentées aux publics, ces oeuvres attestent d’une maîtrise folle, presque hallucinée. Toutes prouvent que faire art c’est creuser dans le visible, c’est prendre le hasard à bras-
Le texte de Christian Jaccard, mars 2022
NOUER / BRÛLER
Nouer/brûler sont deux « outils » formant un paradigme qui postule une façon de comprendre des forces et de traduire une certaine dynamique du monde. Entre voies nouées et voies ignées, mes intuitions sont guidées par l’entropie de valeurs contradictoires et pourtant concomitantes. Leur appropriation, leur détournement occasionnel, la perspective de ces deux pistes parallèles sont l’expression d’une confrontation des énergies dissipées (émancipées puis assujetties) marquées par le choix des matériaux, des médiums dont l’application, à l’instar des caprices du hasard, met en oeuvre une phénoménologie des outils et de leurs empreintes. La dynamique de mes intuitions parie et spécule selon ces deux voies s’effleurant, sans jamais fusionner.
Source de vie et de lumière, le feu s’enflamme, se construit se propage, se transforme, se consume et se délite. En tant qu’« outil » constitutif d’une pratique artistique, il devient l’enjeu d’une représentation temporelle et le principe actif mais éphémère d’une expérience empirique et fugitive. Énigmatique, il crée son oeuvre dont l’intrigue et les forces d’attraction et de répulsion ne cessent de s’exalter et dont subsistent dessins bitumeux et poussières carbonées.
Calcination par l’épreuve du feu et tatouage de suie constituent autant de gestes signifiants qui mettent en scène l’exploration d’un processus de création et ses empreintes. Les brûlis, inspirés de l’écobuage et principes actifs, interrogent l’érosion du temps qui ne cesse de dégrader l’événement de sa durée par délitements successifs.
LES OUTILS DE BASE
Premier élément d’une chaîne pyrotechnique composée d’un détonateur et d’une cartouche de dynamite, la mèche lente contient une âme de poudre noire à grains fins entourée d’une enveloppe textile souple et goudronnée qui, lors de son allumage, brûle « à petit feu » sans aucun effet explosif extérieur. Le gel thermique est un assemblage de polychloroprène et de résine synthétique mis en solution dans des solvants organiques tels que l’essence, l’éther ou l’acétone. Liquide ou pâteux, sa texture inflammable varie selon le type d’application envisagée et de support sur lequel elle intervient, produisant ainsi des effets de matière graphiques, tachistes et matiéristes. Ces deux matériaux, appréhendés comme outils/médiums générateurs d’empreintes de bitume ou de traces de suie, inventent et développent de diverses façons des dessins et des traces formant ainsi les agencements d’un corpus d’oeuvres dont la nature se révèle polymorphe. Entre l’outil, sa combustion et son incandescence, les variantes de leurs compositions, tels des ricochets, se propagent librement sur différents supports et suggèrent une métaphysique de l’ignition visant à explorer le principe des énergies dissipées.