Communiqué de presse
Depuis le début des années 1980, Ann Veronica Janssens poursuit une oeuvre qui se fonde essentiellement sur des installations in situ, faisant appel à des matériaux simples, tels que le bois, le verre, le béton, ou à un registre immatériel, comme la lumière, le son ou le brouillard artificiel. Ces interventions peuvent investir aussi bien des espaces urbains que des lieux institutionnels. Les réalisations de l’artiste perturbent les relations de l’espace et du corps pour le spectateur pénétrant dans ses dispositifs. Ces installations invitent à vivre des expériences physiques et sensorielles et à éprouver les perceptions de l’architecture d’un lieu.
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Exposition du 13 septembre au 12 décembre 2013. Frac Corse, Collectivité Territoriale de Corse, La Citadelle -
Que ce soit à partir de vidéos, d’installations ou encore de sculptures, l’artiste entreprend une investigation sur la manière d’appréhender le temps et l’espace. Ses réalisations s’appuient aussi bien sur la spatialisation, le rayonnement et la diffusion de la couleur et de la lumière, que sur de violentes impulsions stroboscopiques, ou encore sur les jeux de reflets sur des surfaces transparentes ou réfléchissantes. Des effets de rémanence ou de persistance rétinienne affleurent à la surface ou en profondeur de ces réalisations dématérialisées. Mais, au-
Pour l’exposition Septembre au Frac Corse, Ann Veronica Janssens invite le spectateur à une immersion dans une salle remplie d’un brouillard rose, qu’elle qualifie avec humour de rose « fraises extatiques ». Elle réalise de telles installations depuis 1997 et notamment en 1999 dans le pavillon de la Belgique à la Biennale de Venise. Parcourir cet espace saturé par une couleur dense tend à faire perdre tout repère. Comme souvent, la densité de brouillard donne la tonalité de la couleur. S’immerger de la sorte dans de la couleur pure et insaisissable est une expérience surprenante à vivre. La densité du brouillard conduit à éprouver un certain vertige et le sentiment de plonger dans l ’infini. Cette immersion relève également de l’intime, avec l’impression angoissante et qui ne peut se partager de s’oublier et de disparaître. Arpenter sans repère ce lieu aux limites floues conduit à repenser son déplacement dans l’espace et exacerbe chaque sensation. C’est ainsi que l’ouïe devient un sens à redécouvrir. En effet, les sons portés par la densité du brouillard deviennent autant d’indices permettant une perception autre de l’espace.
Une série de vidéos est également présentée dans la citerne. Ces courts films montrent des images abstraites projetées sur un mur noir: des effets visuels que l’artiste conçoit comme de vaines tentatives pour saisir l’ insaisissable. Ces images, comme par exemple une seconde de pression d’un spray d’eau, ont été réalisées à l’aide d’une caméra pouvant enregistrer 1000 à 2000 images par secondes. Entre peinture et sculpture, le Magic Mirror est une grande feuille de PVC irisée prise en sandwich entre deux plaques de verre securit et posée contre un mur. Un coup donné sur la plaque intérieure brise la surface de verre, créant, sous l’action de la lumière diffusée dans la salle d’exposition, des pulvérisations d’éclats colorés.
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13.09 -
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