Le texte de Marie Gayet
Chaque année, à la même époque, se produit un phénomène étrange entre le nord de l’Amérique et le Mexique. Par millions, des papillons Monarques — à la couleur orange, striée de noir — quittent leur territoire pour migrer sur plus de 4.000 kms vers une région du Mexique, dans un endroit précis, toujours le même. Fascinée par ce phénomène et portée par le désir de confronter sa pratique à ce mystère de la nature dans une expérience sensible, Rachel Marks est partie au Mexique en février dernier s’immerger au cœur de cette migration. Pour sa première exposition personnelle à under construction gallery, elle présente un ensemble de pièces liées à ce projet et réinvente un parcours des différentes étapes de ce périple, qui fut tout autant un déplacement dans l’espace physique qu’un intense voyage intérieur.
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Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
.
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Si l’installation repose sur l’intention de faire un lien entre la science et la poésie, la prédestination et la fragilité, elle prend comme point de départ la gestation du projet, notamment avec le cocon (ou la chrysalide), forme symbolique de repli avant la métamorphose. On aurait pu en préambule remonter plus loin encore dans le temps, bien en amont de ce voyage au Mexique. Car chez Rachel Marks, l’art est indissociable de la vie — à moins que ce ne soit l’inverse — la vie, sa vie, est totalement concomitante à son art. Une force vive, inscrite dans ses gènes, qui s’impose à elle, donne sens à ses actes et génère son travail artistique. Son ADN, aussi inexplicable que celle du Monarque lui semble-
Toutes ses œuvres font état de ce qui la traverse, elle-
C’est le moment de déployer ses ailes. L’artiste en a fabriqué une grande paire, aux couleurs du Monarque, emmenées avec elle jusqu’à la réserve du Michoacán. Une vidéo nous la montre dotée de ses ailes prothèses au milieu d’un décor hallucinant de forêt où s’agglutinent des centaines de grappes de papillons. Sa danse « ailée » fait penser à une forme de rituel, une transe chamanique, en totale communion avec l’animal et la nature.
La période de migration des Monarques correspond aussi à celle de la reproduction. Très simplement, Rachel Marks montre l’accouplement de deux livres, réunis par l’emboîtement de leurs pages. Sur la couverture, on peut lire « Plaisir d’amour ». Ici, les livres sont fertiles, fouillent entre les lignes, exhument des mots du silence, les font remonter à la surface, sèment des bribes. Elle les voit comme des métaphores du papillon. Dans l’un, de magnifiques dentelles végétales prélevées sur place et séchées, fragments de l’histoire de cette migration, remplacent le papier. Rien ne fait obstacle à l’imaginaire, pas même le temps. Une œuvre commencée il y a quelques années en Espagne trouve sa ponctuation finale avec un papillon ramené du voyage. Il faut prendre le temps de parcourir les petites cases blanches apparentes sur le livre noirci, continuité cryptée de ce qui ressemble à une ligne de vie. De « entendido » à « y yo soy ». Après le frémissement de la danse, la terre se couvre de lambeaux soyeux.
L’art de Rachel Marks est un esprit en mouvement, un laboratoire du sensible dont le langage est une des formes d’existence, un canal extra-
Rachel Marks
Archives expositions personnelles (M)
L’art qui dialogue avec l’environnement
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -
Exposition du 5 mai au 17 juin 2017. Under construction gallery, 6 passage des Gravillliers -