Rémy Marlot a déjà été cité plusieurs fois sur ArtCatalyse concernant plusieurs séries de ses photographies dont toutes avaient trait au paysage rural, hormis la série Black Churches où l’artiste prenait en gros plan la cathédrale de Cologne, en contre-plongée et à contre-jour.
Les pages : Rémy Marlot, Black Churches et Rémy Marlot, The Valley et Saint-Claude


Cette nouvelle exposition de Rémy Marlot présente une série bien différente, très urbaine et des vidéos réalisées entre 2003 et 2007 à proximité de son lieu de résidence d’alors, Paris.


Note d’intention de l’artiste


« Limits est un ensemble de 30 photographies prises à Paris et ses villes limitrophes : Saint-Denis, Pantin, Aubervilliers et Vanves. Certaines images fonctionnent en diptyques, pour mieux les faire dialoguer et se compléter. Je me suis imposé de photographier dans une zone géographique située à proximité du périphérique, à la lisière de Paris, dans ces no man’s lands, qui ne sont que des lieux de transit, de passage et de stockage. Ils m’apparaissent dans leur abandon comme les lieux d’une archéologie contemporaine, caractéristiques d’une certaine esthétique de la ruine.

Ces paysages urbains où aucune figure humaine n’apparaît jamais, sont cadrés rigoureusement au moyen d’un appareil photographique moyen format, ce qui leur confère une certaine distanciation qui révèle autant la froideur que la grâce et la beauté de ces lieux. »


Extraits du texte de Ariane Chopard-Guillaumot


Limits est un ensemble de 30 photographies (76 x 100 cm) prises par Rémy Marlot à Paris et ses villes limitrophes. Elle représente des paysages urbains qui apparaissent dans leur abandon comme les lieux d’une archéologie contemporaine, caractéristiques d’une certaine esthétique de la ruine.


A travers cette série, Rémy Marlot, qui a habité le 19ème arrondissement de Paris pendant 15 ans, à proximité de la Villette, a porté son regard sur les abords du périphérique. Non-lieu de promenade par excellence où Rémy Marlot a choisi de déambuler, cette zone constitue un lieu de passage, de transit et de stockage. Elle est aussi un lieu chargé d’histoire qui a connu de nombreuses transformations, de l’épisode des fortifications de Thiers à la construction du périphérique. Ce territoire en perpétuelle mutation, qui marque la limite tant physique que psychique entre Paris et sa banlieue, regorge de signes architecturaux (autoroutes, ponts, paysages industriels, friches en attente d’une re-qualification) qui renvoient à l’histoire des lieux. En choisissant de réaliser la série dans une bande de 4 à 500 mètres autour du périphérique pour « aller voir ce qu’il y a au-delà des limites », Rémy Marlot montre à travers ces 30 tirages un ensemble de formes uniques, allant de l’étonnante galerie du transbordeur des Grands Moulins de Pantin, à la découpe très brute de l’escalier de béton du parking du Parc des expositions. Si l’ironie n’est pas absente de la série, comme le montrent ces bancs disposés sur une parcelle de gazon à la jonction des voies rapides et de l’autoroute, elle se déploie dans un clair-obscur qui lui confère un aspect poétique malgré la rudesse du sujet.










 







Deux vidéos réalisées pendant la même période viennent nuancer ce regard sur un Paris mal connu. Filmée depuis la coupole du Panthéon, Around home (7’44, 2003) propose une autre approche de la ville, dans un long mouvement panoramique qui balaie les constructions qui la jalonnent. L’image en noir et blanc, réalisée au zoom numérique, procure aux plans un grain très fort, mis en relief par les hauts contrastes de la lumière d’été.  

Archives expositions personnelles (M)

L’art qui dialogue avec l’environnement

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Rémy Marlot, Limits
Immanence, Paris
16.03- 14.04.2012

© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2012. Tous droits réservés

Isa Melsheimer, CIAP Ile de Vassivière

Exposition du 16 mars au 14 avril 2012. Immanence, 21 avenue du Maine - 75015 Paris. Tél.: +33 (0)1 42 22 05 68. Ouverture du jeudi au samedi de 14h à 18h et sur rendez-vous.

Last Views (4’55, 2006) renvoie plus directement à la série Limits. Cette vidéo est construite sur la double vue du paysage urbain parisien et de sa périphérie. L’image double, teintée, l’une de vert, l’autre de rouge, évoque les lunettes 3D qu’il fallait porter au cinéma pour voir certains films en relief. Les deuw séquences, légèrement décalées, offrent deux points de vue complémentaires des immeubles filmés, se rejoignant parfois ou s’éloignant dans une même image.