Le Centre photographique d’Île-de-France dévoile les deux projets qui seront développés en 2023 au sein de l'Atelier de recherche et de postproduction du CPIF.
Clara Chichin, Il est alors possible de risquer le rêve
" J’explore le Parc urbain des Beaumonts – situé à Montreuil, en Seine-Saint-Denis - comme un « espace autre » où il est permis à la contemplation de se vivre, à la rêverie de s’épanouir, à l’imaginaire de se projeter. Le parc s’offre alors comme un îlot où renouer un rapport avec la nature, en faire l’expérience et interroger notre filiation au monde naturel. Pour ce projet, l’exploration de la matérialité végétale est envisagée comme expérience sensible dont le fruit tente de donner à éprouver des atmosphères, des sensations, des impressions ; soit d’offrir de nouveaux points de vue sur la puissance du Vivant. "
Née en 1985, Clara Chichin est diplômée des Beaux-Arts de Paris et d’une Maîtrise en Lettres, arts, pensée contemporaine. Elle développe une photographie poétique et introspective, liée au quotidien et à l’errance. Elle assemble des fragments pour composer peu à peu un ensemble qui, comme certaines poésies, se nourrit de répétitions et d’échos. Ses travaux en cours explorent la relation des humains entre eux, ainsi que leur rapport plus global au vivant ; ils interrogent également le paysage et ses représentations comme terrain d’expériences.
Sixtine de Thé
Quelque chose qui noire est un travail sur la dissolution et la survivance au sein de l’image photographique. Il fait écho à la situation de naufrage politique et économique dans lequel se trouve plongé le Liban aujourd’hui, en se penchant sur la pénombre née des coupures d’électricité. Une révolution étouffée, la crise du Covid, l’explosion du port de Beyrouth et surtout l’effondrement de la livre libanaise ont fait basculer le pays dans une pauvreté et un désarroi sans précédent. Tous les jours, ce qui vient à manquer s’annonce comme une litanie terrifiante. Quand tout se dit en carence, en vide, quel rôle peut jouer l’image ? En parallèle d’un travail de tirage sur les nuances et la matérialité du noir, Sixtine de Thé s’attellera à la création de sculpture en pellicules photos, entre image et écriture, comme autant de Chambres à soi. Ce projet a été initié à la Villa al Qamar, Institut Français du Liban.
Née en France en 1991, Sixtine de Thé vit et travaille à Paris. Elle est diplômée en 2021 des Beaux-Arts de Paris, après avoir étudié l’histoire de l’art à l’École Normale Supérieure et à l’École du Louvre. Son approche pluridisciplinaire est centrée autour de la photographie mais s’articule aussi autour de l’écriture, la sculpture, la vidéo et le son. Sa recherche s’exprime comme une cartographie sensorielle du visible et de l’invisible, où des thèmes comme le corps, le visage et le territoire sont prépondérants. Souvent à la limite de la disparition ou de la destruction, ses images tentent de répondre à la question: que reste-t-il ?