ArtCatalyse : l'art qui dialogue avec l'environnement

Exposition en cours


  L’art qui dialogue avec l’environnement



Tamara Kostianovsky, La chair du monde

Musée de la Chasse et de la Nature, Paris

23.04 - 03.11.2024




 







 




 

 












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Communiqué de presse


À partir du 23 avril 2024, le Musée de la Chasse et de la Nature présente la première grande exposition muséale en France de l’artiste Tamara Kostianovsky avec près de trente œuvres soigneusement sélectionnées et intégrées au sein de la salle d’exposition et du parcours permanent, mettant en lumière toute la diversité de son œuvre. Pour cette exposition inédite intitulée La chair du monde, Tamara Kostianovsky a créé une œuvre monumentale inédite, un imposant tronc installé au cœur de la salle d’exposition temporaire, qui élargit sa palette avec l’introduction de la couleur noire.








 





































































 













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Gilles Aillaud

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Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.























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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…







L’upcycling comme expression du monde

Avec subtilité et force, Tamara Kostianovsky explore des thèmes complexes tels que la mémoire, la violence, la colonisation, l’évanescence de la vie, les connexions entre le corps humain et la nature. Son travail de sculptrice s’exprime dans des installations textiles à base de matériaux recyclés, de tissus mis au rebut, de vêtements personnels ou de proches, de textiles d’ameublement, semblables à des terminaisons nerveuses qui racontent l’histoire intime de l’artiste. Elles donnent matière à des idées liées à la fragilité de l'existence et à la relation entre la chair et notre environnement. L’artiste conçoit de véritables trompe-l’œil d’une beauté à la fois saisissante et trompeuse, dont l’apparence oscille entre fascination et répulsion.

En explorant des thèmes profonds et universels à travers une utilisation innovante de matériaux ordinaires, Tamara Kostianovsky a gagné une place singulière dans le monde de l'art contemporain, captivant les spectateurs avec ses œuvres chargées de sens et d'émotion.


Parcours de l’exposition, entre souches d’arbre, oiseaux exotiques et carcasses de textile…


« Les souches, troncs, et autres coupes d’arbres sont un projet ralliant la botanique à l’anatomie humaine. Aussi, la palette utilisée reflète l’intérieur du corps humain, les couleurs de la chair » Tamara Kostianovsky


Dans la première salle au rez-de-chaussée, le regard du visiteur est capté par une impressionnante coupe de séquoia géant, dont le système racinaire semble s’enfoncer dans le mur et agir comme un point focal pour s’immerger dans une forêt baignée d’une atmosphère lumineuse indéfinissable, tantôt crépuscule rougeoyant entre chien et loup, tantôt premières lueurs d’une orageuse journée d’été. Au centre de la salle d’exposition, couché au sol, le visiteur découvre un tronc d’arbre coupé sur toute sa longueur. De dimensions significatives, cette œuvre constitue la plus imposante réalisation de l’artiste, conçue spécialement pour l’exposition. Au sein de cette forêt irréelle où les couleurs semblent tendre vers une fantasmagorie psychédélique, d’autres souches cherchent à s’enraciner au sol, certaines tentent même une croissance verticale en s’accrochant aux cimaises de la salle.

« Il y a eu un lien très précoce entre les couleurs et les textures de ce qui se trouve sous la peau et mon initiation aux arts plastiques. Le rouge de mon cours de peinture n’était pas simplement rouge : c’était la couleur du sang. Le jaune n’était pas la couleur du soleil, mais la couleur de la graisse qui remplissait des poches sous les yeux d’une dame âgée sur la table d’opération de mon père. J’ai été fasciné par ce qui se passe derrière la peau, et aujourd’hui encore, je me sers de ces souvenirs pour explorer le monde à travers le prisme du corps. » Tamara Kostianovsky


Ce lien avec la chair, la peau, l’être s’est renforcé au décès de son père en 2017. Suite à cet événement tragique, Tamara Kostianovsky hérite de la garde-robe paternelle, la mêlant dans ses créations à ses propres vêtements et à ceux qu’elle glane. Les pantalons de velours de son père se transforment alors en souches d’arbre, constituant à la fois un hommage et un enracinement dans la vie. Ainsi, pour la première fois, elle fait naître des champignons sur ses arbres. Ces organismes, qui se nourrissent en absorbant des molécules organiques de leur environnement immédiat, sont l’expression même de l’expansion naturelle de la vie, ce qui peut pousser sur le bois mort, par-delà la mort.

L’usage de tissus noirs dans Second Skin constitue la première utilisation de cette teinte par l’artiste. Ce coloris fait référence à un voyage récent en Croatie où l’artiste a été confrontée à une forêt dévastée par le feu. « Le noir m’a permis de trouver un autre moyen d’établir un parallèle entre le paysage et le corps » Tamara Kostianovsky

« Il y a quelques années, lors d’une randonnée dans une forêt du nord de l’État de New-York, j’ai découvert un tronc d’arbre tombé au sol qui était entièrement recouvert d’une riche mousse verte qui transformait le tronc en un trône spectaculaire. […] Depuis, j’ai fait des recherches sur les arbres morts et la manière dont ils peuvent devenir les hôtes d’une nouvelle vie, en exprimant souvent plus de vie lorsqu’ils sont morts que lorsqu’ils étaient vivants, en lien avec le concept de régénération et de renaissance qui est au cœur de cette exposition. » Tamara Kostianovsky


Dans le salon de compagnie, entre les toiles de Chardin et de Desportes, des oiseaux de tissus se posent sur les murs de damas de velours prune. Ils fusionnent avec l’esthétique baroque et rococo aux traditions artistiques de la nature morte des 17e et18e siècles, avec l’influence manifeste des maîtres tels que Rembrandt, Chardin et Goya. Ces œuvres font partie de la série Still Life, littéralement « encore en vie ». Fabriquées à partir de tissus d’ameublement et de textiles récupérés, ces oeuvres transcendent l’origine modeste de leurs matériaux pour révéler la richesse et la diversité des oiseaux présents en Amérique centrale et du Sud, mettant en lumière la beauté de la faune de cette région du monde. La précision des détails et la délicatesse des plumes, couplés à la symbolique de la chair, font écho à la tradition de la nature morte. Dans l’antichambre, le visiteur découvre d’imposantes carcasses de textiles, troublantes et dérangeantes par les tensions qu’elles produisent, agissant entre beauté et violence, entre raffinement et férocité. L'artiste explique : « La série représente des carcasses qui se transforment en végétation, devenant des capsules qui hébergent des oiseaux et des plantes exotiques. Je conçois ces œuvres en termes de métamorphose. L'idée est de transformer l'image de la carcasse, qui, de lieu de carnage, devient une matrice où la vie prend racine – à la manière d'un environnement utopique. » « Un type d’alchimie se produit dans mon studio, où les sous-vêtements décolorés sont transformés en ligaments, les nappes tachées prennent la couleur et la texture des plumes d’oiseaux exotiques, et les pulls usés se démêlent dans les riches textures de la graisse animale. En contrastant une imagerie viscérale avec des matériaux mous, je cherche à réintégrer la physicalité de notre corps et les processus naturels de naissance, de croissance et de décadence dans notre compréhension existentielle de la vie. » Tamara Kostianovsky


Aux premier & deuxième étage, dans le Salon des Oiseaux et la Salle de la Forêt, les panneaux décoratifs de la série Fowl Décoration s’imposent comme des témoignages visuels complexes. Des recherches sur les papiers peints français du siècle des Lumières, empreints de l’imaginaire colonial d’un ailleurs exotique et fantasmé, sont à l’origine de cette série à la végétation presque féerique et aux oiseaux parés - voire saturés - de milliers de couleurs. Tamara Kostianovsky réinvente ces papiers peints en imitant le fond d’origine, tout en réintroduisant des oiseaux originaires des Amériques, rappelant la réalité souvent occultée de la colonisation. Cette juxtaposition intentionnelle entre la beauté de l’imaginaire colonial et la dure réalité de la colonisation offre une réflexion sur le pouvoir de l’art à édulcorer les conséquences parfois tragiques de l’histoire. Ainsi, la série transcende le statut de simple décoration qu’elle pourrait renvoyer par son traitement esthétique pour devenir une exploration artistique profonde, interrogeant notre compréhension des représentations visuelles historiques et la manière dont elles façonnent notre perception du monde. « Au fur et à mesure que nous découvrons cette beauté et que nous traversons les couches, nous pouvons trouver des histoires très intéressantes » Tamara Kostianovsky  


Le concept de la « chair du monde » est une notion phare de la philosophie de Maurice Merleau-Ponty (1908-1961), philosophe existentialiste et phénoménologue français, particulièrement développée dans son ouvrage majeur Phénoménologie de la perception publié en 1945. Pour Merleau-Ponty, la « chair du monde » représente l’interface entre le sujet percevant et le monde qui l’entoure, dans une relation au monde profondément corporelle. La perception n’est pas seulement une affaire de sens et de cerveau, mais elle est également ancrée dans le corps et son interaction avec l’environnement. L’idée de la « chair du monde » met en lumière le caractère pré-réfléchi et immédiat de notre perception. Selon Merleau-Ponty, avant de conceptualiser ou d’analyser le monde, nous l’appréhendons d’abord de manière sensorielle et pré-rationnelle à travers notre corps.


Commissaire de l’exposition : Rémy Provendier-Commenne, responsable des collections du Musée de la Chasse et de la Nature


Après les expositions d’Eva Jospin, Carolein Smit, Vincent Fournier ou Sean Landers explorant des médiums aussi différents que le carton, la céramique, la photographie ou encore la peinture, avec Tamara Kostianovsky, le Musée de la Chasse et de la Nature poursuit son ambition de faire découvrir des figures différentes de l’art contemporain. Toujours fidèle à la vision des fondateurs du musée, François et Jacqueline Sommer, cet engagement se matérialise par la mise en avant d’un dialogue créatif et pacifié entre l'Homme et le Vivant.

 

Avec le soutien de RX&SLAG, Paris - New York et L'AiR Arts ; International Arts Research Residency ; Atelier 11 Cité Falguière












Exposition du 23 avril  au 03 novembre 2024. Musée de la Chasse et de la Nature, 62 rue des Archives - 75003 Paris. Tél. : +33 (0)1 53 01 92 40. Ouverture du mardi au dimanche de 11h à 18h (dernier accès 17h30). Nocturnes le mercredi jusqu’à 21h30 (dernier accès à 21h) sauf juillet et août. Fermé le lundi et les jours fériés.


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