L’art qui dialogue avec l’environnement

Aqua Terra

Fondation François Schneider, Wattwiller

20.04 - 22.09.2024

Communiqué de presse

La Fondation François Schneider présente pour la période estivale une exposition temporaire intitulée Aqua Terra mettant en avant la céramique contemporaine à travers le travail sculptural d’une trentaine d’artistes céramistes.

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Marika Prévosto

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Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…

Aqua Terra offre l’opportunité de plonger dans un monde à la fois tangible et fantastique, où l’imagination est libérée grâce à la magie de la céramique. Structurée en six parties, l’exposition dévoile différents univers en lien avec le monde aquatique, transportant le visiteur de la plage ensoleillée à l’horizon marin, des régions polaires aux profondeurs de l’océan, qu’il s’agisse de la beauté des icebergs flottants dans les océans ou de la vie sous-marine avec ses coraux colorés et ses animaux marins. Les sculptures en céramique permettent de représenter de manière saisissante ces différentes sources d’inspiration autour de l’eau, tout en transmettant sa fragilité et sa délicatesse en tant qu’écosystème précieux. En voici quelques propositions :

Depuis plusieurs années, Marie Heughebaert puise son inspiration dans l'univers urbain et les chantiers, où la signalétique est omniprésente. Elle intègre, dans son vocabulaire artistique, des éléments comme les cônes de signalisation, la rubalise et les panneaux routiers en céramique. Avec sa nouvelle série Tribord-Bâbord, l’artiste s'intéresse au balisage en mer et dans les ports, en créant des balises en céramique dans un jeu de quiproquo et de malentendu lorsqu'ils sont placés dans un environnement terrestre et non navigable. Leur aspect ludique rappelle les pions d'un jeu d'échec ou les plots d'un parcours de motricité sur l'eau. Le titre de l'oeuvre, Tribord-Bâbord, renforce cette dimension ludique et invite à la rêverie. Les bouées, généralement utilisées pour tracer un chenal fictif sur l'eau, sont ici détournées vers des formes et des couleurs plus imaginaires, amenant l'oeuvre à la croisée de la sculpture et des arts graphiques.

La mer : la liberté de Félicien Umbreit se compose de 8 modules en céramique mettant en valeur le savoir-faire technique de l'artiste dans la manipulation de la forme et de la couleur. En superposant diverses couches d'émaux transparents et opaques, l’artiste crée des couleurs uniques qui reflètent le mouvement incessant de la mer. À travers son travail, il souhaite exprimer le désir inextinguible de liberté de l'homme, surtout à une époque où tout semble pressé et sous tension. Il utilise le symbolisme de l'eau : d'une part, celle-ci évoque un mouvement inépuisable, d'autre part, elle possède un pouvoir purificateur qui peut redonner vie et calme à ceux qui ont l'impression d'avoir épuisé leur énergie.

Virga est une oeuvre captivante de l’artiste Cat Loray. Telles des cascades célestes, des fils de pluie suspendus flottent dans l’air, créant une danse poétique entre la terre et le ciel. Chaque gouttelette en céramique blanche est un instant figé, une pause dans le temps. L’oeuvre invite à la contemplation, à la réflexion. Virga est une ode à la nature, une invitation à se perdre dans la magie de l’instant présent.

La sculpture en porcelaine de Cécile Fouillade s'inspire des nuances et des motifs de la fourrure du phoque annelé. Chaque filament de porcelaine est coloré, modelé puis minutieusement fixé à un tissu à la main. La chasse au phoque occupe une place centrale dans la culture autochtone, permettant aux communautés de transmettre des traditions, des compétences et des valeurs ancestrales de génération en génération. Depuis des millénaires, les phoques fournissent nourriture, vêtements, chaleur et lumière aux habitants des régions nordiques. Cécile Fouillade a effectué en 2019 une résidence au Groenland auprès des Akunnaaq où elle a eu la chance de découvrir les objets fabriqués à base de peau et d'os d'animaux, témoignant de l'héritage culturel et de la survie pratique des populations anciennes. Lors de son voyage, l'artiste a remarqué ces cadres en bois sur lesquels étaient tendues les peaux de phoque, qu'elle a ensuite utilisés comme source d'inspiration dans son travail céramique.

L’oeuvre Iceberg de Weronika Lucinska est issue d'une série sur laquelle l’artiste travaille depuis 2015. La porcelaine blanche contraste magnifiquement avec le bleu de l'eau, évoquant la pureté et la majesté de la glace. On imagine aisément les icebergs géants se détachant de la banquise et dérivant dans les eaux froides de l'océan. On peut lire cette installation comme un commentaire écologique sur la pollution de l'environnement et sur la fonte de plus en plus rapide des icebergs. Ici, ces blocs de porcelaine, durcis par la cuisson, ne fondent pas, mais le spectateur peut toujours attendre avec anxiété le moment où le bloc va se dissoudre ou du moins commencer à couler lentement.

Dans une démarche visant à instaurer un dialogue entre la nature et l’architecture, les céramiques de Safia Hijos s’inscrivent dans un environnement à la fois baroque et poétique, au mur, au plafond, au sol, dans les coins, dans les arbres… Ces pièces murales tubulaires évoquent à la fois l’eau à l’état liquide et les roches qui se forment lentement par calcification. Ces sortes de stalactites surgissent du plafond et descendent vers le bas, investissant un espace où l’atmosphère donne à voir de longues coulées qui rappellent des stalactites gelées. Réalisée en grès modelé et émaillé, cette création capture la beauté éphémère de la glace, donnant l’impression que le temps s’est arrêté.

Les vestiges abandonnés qui jonchent les fonds marins, sont des témoins silencieux de l’histoire de l’humanité et de la vie marine. Les artistes nous confrontent à la fragilité des écosystèmes marins et à l’empreinte indélébile laissée par l’homme sur ces paysages sublimes. Les sculptures exposées captent cette atmosphère de mystère et de nostalgie, où la céramique devient le témoin silencieux des bouleversements qui affectent les océans.

Ainsi, autrefois, nos messages prenaient la forme de bouteilles lancées à la mer. Des messagères qui pouvaient se perdre dans les tréfonds des mers ou atteindre une nouvelle terre. Aujourd'hui, Clément Petibon réinterprète la bouteille en plastique, objet du monde consumériste, omniprésent, polluant et meurtrier. L’artiste la détourne avec le matériau terre et propose une vision militante de cet objet en faisant appel à l’image du cocktail molotov artisanal. Celle-là ne fera de mal à personne, mais restera bel et bien ancrée dans les bas-fonds de notre conscience, enfouie sous les appels incessants du consumérisme.

Mein Er Mere est le nom d’une pierre couchée sur l’estran de Locmariaquer en Bretagne. Depuis le Néolithique, cette pierre a vu la mer monter d’un mètre par millénaire. Les collines sont devenues des îles et l'argile sur laquelle elle reposait s'est mêlée avec le sable vaseux - on appelle ce mélange de la tangue. À partir de ce matériau, Cordina & Mérovée Dubois ont façonné des milliers de pièces céramiques retraçant la face cachée du menhir. Un portrait imaginaire de ce qui a déjà été emporté par la mer avec lenteur et certitude.

Les merveilles de l’océan et les profondeurs marines

Bénédicte Vallet utilise des fibres naturelles pour développer ses techniques dans le domaine du textile et un vocabulaire de nuages unique au fil des années. Son approche artistique, axée sur la recherche de formes vivantes et évolutives, l’a menée à imaginer des sculptures céramiques hybrides et changeantes. Son oeuvre Phanons, inspirée par l’eau et les territoires lacustres, évoque une approche archéologique imaginaire à travers des fouilles fictives. La porcelaine fibrée, choisie pour ses reflets lumineux évoquant la craie lacustre, donne à l’oeuvre une aura de mystère et de grâce, capturant l’essence de la majesté marine. Suspendu au-dessus de cette mâchoire de baleine, un banc de poissons semble flotter dans les airs, figeant une danse aquatique dans l’éternité.

Kartini Thomas s’inspire de ses précédentes recherches en biologie, de monstres japonais et de jouets modulaires pour créer des paysages ludiques, habités de créatures charmantes ou inquiétantes. À travers ces formes à la fois précises et aléatoires, elle explore des notions de biodiversité, de monstruosité, d’altérité. Tentaculaire II est une œuvre sculpturale composée de trois pièces qui représente les profondeurs marines et ses créatures tentaculaires, inspirée par les souvenirs d’enfance de l’artiste en Nouvelle-Zélande et du Taniwha. Selon la mythologie maorie, les Taniwha sont des êtres surnaturels gigantesques qui habitent les abysses des rivières, des grottes sombres et des océans.

L’univers artistique de Muriel Persil, empreint d’étrangeté et d’ambiguïté, s’inspire de l’imaginaire, du fantastique et du mythe pour réfléchir aux liens entre l’homme et le vivant. Dans les profondeurs des océans, se cache un poisson mystérieux aux écailles scintillantes. Sa robe chatoyante rappelle celle des bijoux les plus précieux. Le poisson scintillant, véritable créature sacrée, se fond dans le sable, attendant patiemment sa proie avant de surgir avec une grâce incontestable. Sa nage fluide et élégante évoque une danse, et sa bouche béante semble prête à attraper sa proie en un éclair. Sa beauté exceptionnelle et fascinante évoque une créature mythique qui ne laisse personne indifférent et intrigue quiconque a la chance de la croiser dans les profondeurs marines.

Liste complète des artistes :Jeanne Andrieu / Agathe Brahami-Ferron / Mélanie Broglio/ Mathilde Cochepin / Rose-Marie Crespin / Johan Creten / Cordina & Mérovée Dubois / Alexandra Engelfriet / Cécile Fouillade / Jean-François Fouilhoux / Sébastien Gouju / Elsa Guillaume / Leïla Helmstetter / Marie Heughebaert / Safia Hijos / Romuald Jandolo / Alexandre et Florentine Lamarche-Ovize / Claire Lindner / Cat Loray / Weronika Lucinska / Petra Marianne Meier / Aline Morvan / Le Palais du Corbeau / Lisa Pelisson / Muriel Persil / Clément Petibon / Sarah Pschorn / Grégoire Scalabre / Aline Schmitt / Kartini Thomas / Félicien Umbreit / Bénédicte Vallet.

Commissariat : Sarah Guilain, responsable des projets artistiques et de la collection

Exposition du 20 avril au 22 septembre 2024. Fondation François Schneider, 27 rue de la Première Armée – 68700 Wattwiller. Ouverture du mercredi au dimanche de 11h à 18h.