Extraits du communiqué de presse


L’exposition Energies dissipées consacrée par la Villa Tamaris à Christian Jaccard s’inscrit dans un parcours qui a débuté cet été au Domaine de Kerguéhennec en Bretagne et qui se poursuivra ensuite à l’Espace d’art contemporain André Malraux de Colmar et au Musée de Soisson. La Villa Tamaris a rassemblé un choix d’œuvres de l’artiste inédites ou encore peu montrées. Leurs diverses natures n’ont cessé de se développer à travers médiums et circonstances singulières.


Depuis les années 1990, Christian Jaccard n’a cessé de poursuivre ses recherches en développant une problématique du tableau à partir de choix fondamentaux opérés dès la fin des années 1960. Artiste du processus de combustion, Christian Jaccard puise son inspiration dans les symptômes, rêves et obsessions qu’il déchiffre dans son environnement quotidien et dans les différents corps de la nature. Le feu est essentiel dans son travail en tant que noyau générateur d’énergie et de lumière dès l’origine du temps. L’artiste confectionne des outils de mèches lentes combustibles afin d’altérer les supports et de calciner leurs diverses textures (métal, bois, toile, papier…). Son art se caractérise par l’intégration de deux facteurs antinomiques dont les forces et les conséquences de leurs dynamiques compulsives président à l’invention d’une réalité singulière.


Christian Jaccard invente dans les années 1960-70 une mise en œuvre picturale à partir de la confection d’ « outils de cordelette nouées », empreintes sur la surface de toiles libres, parallèlement à son appropriation du feu comme autre marquer signifiant. Il réalise ensuite, de manière empirique, ses premières expériences de brûlage, combustions lentes et feux jaillissants inspirées des pratiques ancestrales de l’écobuage dites cultures sur brûlis. De 1973 à 1984, les œuvres calcinées par des « outils » de mèche combustible altèrent la couleur et déstructurent les supports. Les recouvrements d’entrelacs proliférants et supranodaux se substituent à la panoplie des nœuds instrumentés. L’artiste passe en 1989/1990 de la combustion cryptée à la pratique des brûlis, associant et alternant l’ignition en expansion aux forces d’inertie du concept supranodal.











 

Christian Jaccard, Chapelle de la Sainte Trinité, 2001. Photo © Christian Jaccard

Ci-contre  : Christian Jaccard, Mobilier II vis-à-vis concept supranodal, 1998, bois, coton, acrylique








Ci-dessous : Christian Jaccard, Mobilier II vis-à-vis concept supranodal, 1998, PVC, coton, acrylique, 227 x 80 x 56 cm

Ci-dessous : Christian Jaccard, Mobilier II vis-à-vis concept supranodal, 1998, PVC, coton, acrylique, 227 x 80 x 56 cm
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Christian Jaccard, Energies dissipées
Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer
19.11.2011 - 15.01.2012

Archives expositions personnelles France

Archives expositions personnelles (J)

Au cours de la dernière décennie, il poursuit cette expérience des brûlis devenant traces d’une mémoire, qui n’est en rien émotive, mais s’oriente vers une représentation formelle évidente. Outil de pensée, outil de travail : l’ignition exhibe, dévoile les états successifs et fulgurants émanant de l’alchimie des flammes. Il interroge l’usure du temps qui ne cesse de dégrader l’événement de sa durée par délitements successifs. Les brûlis, principes actifs, et les entrelacs, événements agissants, tissent leurs trames spécifiques dont les énigmes respectives se répondent en écho. Christian Jaccard noue, tresse, attache. Ses œuvres accumulent les énergies en manifestant leur présence. Dans le même temps, l’artiste apprécie leurs dissipations, leurs dilapidations. Cette manière d’être au monde explique sans doute, sans pour autant en dévoiler totalement le mystère, l’intensité et la persistance de cette démarche artistique unique.

Lire également l’article réalisé sur Christian Jaccard et son exposition à la Villa Tamaris par François Xavier pour la revue Le Littéraire le 11 décembre 2011 (texte et visuels de grande qualité transmis par l’artiste lui-même) : http://www.lelitteraire.com/article4773.html


Exposition du 19 novembre 2011 au 15 janvier 2012. Villa Tamaris centre d’art, avenue de la Grande Maison – 83500 La Seyne-sur-Mer. Tél. : +33 (0)4 94 06 84 00. Ouverture tous les jours de 14h à 18h30, sauf les lundis et jours fériés.   

© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2012. Tous droits réservés

Jesper Just, Servitudes, Palais de Tokyo, Paris