Exposition en cours
L’art qui dialogue avec l’environnement
Texte de Pauline Lisowski, artiste-
Au jardin, nous ressentons notre corps, accueillons avec bienveillance nos sensations et nous nous relions aux personnes qui nous ont transmis des gestes. Chaque artiste entretient une connexion avec un jardin et l’acte de jardiner relève pour elle d’une observation aiguisée des végétaux.
« Le jardin soigne le jardinier qui soigne ses plantes. C’est un échange de bons procédés, une sympathie ou une solidarité instinctive qui lie entre elles toutes les formes de vie » écrit Marco Martella (Sous la direction de Marco Martella, Revue Jardins, n°6, Le soin, Editions du Sandre, 2015, p. 5). Nourriciers, les jardins sont aussi des milieux où partager des savoir-
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Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Les oeuvres des artistes transmettent ces instants poétiques, ces moments d’attachement avec les plantes, vers une prise de conscience de notre interdépendance avec les autres vivants. Celles-
Katia Bourdarel voue un soin quotidien au jardin, prolongement de son atelier ainsi qu’à une forêt qu’elle a plantée dans le Lot avec l’artiste Sylvain Ciavaldini. Elle adopte une pratique ancrée dans l’observation de chaque changement, de la fanaison à l’éclosion des plantes. Si dans sa délicate aquarelle, le végétal entre en relation avec la peau, ses dernières peintures et ses pièces en bronze se présentent à nous telles des feuilles qui semblent nous interpeller du regard. L’artiste nous invite à considérer avec attention les liens qui nous unissent avec la nature.
Dans son jardin, lieu de l’intimité, prolongement de la maison, espace où elle s’enfuit dans un monde intérieur, Olga Caldas prend le temps de restaurer une joie de l’enfance. Ses photographies entremêlent corps et nature et suggèrent ce temps pris à explorer, à jouer avec ce qui l’entoure, à inventer un dialogue imprévu. Dans sa série L’éphémère, le corps nu habillé d’un léger voile semble se métamorphoser en chrysalide, en végétal, en une fée, une apparition parmi la végétation.
Pauline Lisowski considère son jardin et ceux des personnes qui lui sont chères, comme le lieu où prendre le temps d’observer et d’apprécier le comportement de chaque plante. Par la photographie, elle capte des moments sensuels, où elle ressent une connexion avec son corps et celui du végétal. Les ombres dessinent ces présences sur ses mains de dessinatrice. Ces gestes doux, proches du jeu, relèvent d’un soin mutuel, d’un attachement et d’un désir de se relier à sa lignée de femmes jardinières.
En Pologne, Wiktoria observe la faune et la flore d’un jardin ouvrier à l’abandon, où la nature a repris ses droits. Elle y enquête sur les propriétés et vertus des plantes. Réalisée dans ce « jardin secret », sa série de photographies The Study of Traces montre des empreintes d’éléments naturels à même la peau : une rencontre corps à corps entre deux matières organiques qui interagissent ensemble. La trace incarne le temps de cette connexion, cette sculpture éphémère. De ce contact, l’énergie, le soin et la douceur se font sentir.
Pour Frédérique Hervet, adepte de jardinage et attentive aux gestes des jardiniers, les jardins sont également sources d’inspiration, lieux d’écoute et de partage où elle herborise pour créer des empreintes. Dans ses petits théâtres de papier et sa série Récits de vie, elle fait voyager des personnages dans différents paysages. Les jeux entre corps et végétaux se révèlent également dans ses cyanotypes réalisés pour la galerie : une métamorphose d’un paysage vers des mains qui rejoignent des plantes, allant jusqu’à leur enracinement, guidant notre regard vers le sol…
Dans son film Claude, réalisé avec la complicité de Vladimir Vatsev, Marie Denis invite à basculer dans un monde inconnu et mystérieux. A partir d’images, elle tisse un entrelacs de visions, une traversée de l’âme entre les ombres et les figures énigmatiques qui hantent les rêves de Claude Cahun. Les corps se métamorphosent et les identités se croisent. Cette oeuvre nous rappelle combien au jardin, absorbés par nos gestes, les pensées se libèrent et l’imagination nous ouvre vers d’autres espaces hors du temps.
Dans cette exposition, l’émerveillement et l’enchantement au quotidien répondent aussi à l’urgence de ralentir et d’apprécier les relations fécondes entre corps humain et corps végétal.
Exposition du 22 mai au 04 juillet 2025. IMMIX Galerie, 116 quai de Jemmapes -
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -