Archives expositions personnelles France
Archives expositions personnelles (K)
Le titre de l’exposition de Kapwani Kiwanga au Crédac, Cima Cima, fait référence aux «cimarrones» ou «marrons», termes d’origine arawak passés dans la langue espagnole pour désigner les personnes en condition d’esclavage, devenues fugitives dans les Amériques. Une fois émancipées, ces populations ont du élaborer des stratégies pour préserver leur liberté. Elles ont inventé des villages précaires prêts à être abandonnés pour reprendre la route, et une agriculture originale pour leur survivance à travers l’adaptation obligée de plantes issues de leurs terres natives à un nouvel environnement.
Cima Cima pose donc la question des gestes volontairement cachés permettant la survie, dans le cadre d’une résistance discrète et de la pratique d’une indocilité créatrice comme mode de vie, garante de liberté. C’est particulièrement la culture des plantes et leur place en tant que témoins de l’histoire humaine qui intéresse ici l’artiste, avec leur usage parfois ambigu: la plante qui nourrit, la plante qui soigne, mais aussi la plante qui tue soit indirectement par son exploitation, soit par son utilisation en tant que poison.
Dans la grande salle du Crédac, Kapwani Kiwanga présente Matières premières (2020), une forêt de papier brut à base de fibre de canne à sucre. Suspendus du plafond au sol, les lés de papier contrarient l’appréhension de l’espace global avec une déambulation marquée par la contrainte. L'artiste a parfois incrusté sur le papier des fragments de lames de machettes retravaillées et redécoupées qui, associés à la circulation entravée, évoquent les faits d'oppression sur le corps des personnes en condition d’esclavage, caractéristiques de la culture de la canne à sucre.
Dans la deuxième salle, à l’invitation de Kapwani Kiwanga, Noémie Sauve, artiste et soutien du Fonds d’Art Contemporain Agricole de Clinamen (association accompagnant les pratiques paysannes par la diffusion d’œuvres d’art), présente trois dessins au crayon de la série motif vivant (2018 – 2020 – 2020) incrustant des graines paysannes de tomates. En partie dissimulée, face à la baie vitrée, une mini-
La troisième salle présente la série Lazarus, quatre sérigraphies blanches sur papier. Ces œuvres de Kiwanga reprennent des illustrations des XIXe et XXe siècles montrant des «taxons Lazare»: des espèces animales déclarées comme éteintes qui refont leur apparition dans la nature après de nombreuses décennies. Potomitan est une œuvre produite pour l’exposition au Crédac, également présente dans cette salle. Inspirée de l’expression créole, dont elle porte le titre, Potomitan se réfère au poteau central dans un temple vaudou, mais l’expression peut aussi désigner le soutien familial ou la « mère courage », pilier de la société antillaise. Cette nouvelle œuvre s’inspire en outre des witch’s ladder. L'«échelle de sorcière» est une pratique dans la magie populaire ou la sorcellerie européenne consistant à nouer ou à tresser des cheveux ou des cordes avec des charmes (des feuilles ou des plumes par exemple), avec en tête une intention magique spécifique. Ici, les charmes sont des parties de plantes potentiellement dangereuses ou mortelles pour l’être humain, ayant été utilisées historiquement dans la quête pour la liberté. Enfin, le Crédakino diffuse la vidéo Vumbi (2012), dans laquelle l’artiste nettoie le feuillage d’un bosquet d’arbres recouvert d’une couche de poussière rouge en Tanzanie, afin de faire réapparaître le feuillage vert initial. Un tirage répétant ce geste sur un site différent est également exposé.
Kapwani Kiwanga, née en 1978 à Hamilton au Canada, vit et travaille à Paris. Elle a été lauréate du Prix Marcel Duchamp en 2020.
Invitée de Kapwani Kiwanga : Noémie Sauve, née en 1980 à Romans-
Le travail de Noémie Sauve s’engage directement et étroitement avec le monde. Elle travaille en collaboration avec des spécialistes divers -
Pourquoi les graines?
« La graine est le ‹potentiel vivant›. Il y est contenu, on ne sait pas comment il va se déployer. Les semences paysannes sont des graines libres, issues du vivant qui bousculent pourtant toute une architecture sociale et économique sur laquelle nous nous basons. Société dont les règles limitent le déploiement présent et à venir de ces semences non stérilisées. Issues de plusieurs générations, fruits d’évolution et d’adaptation, cette qualité des graines paysannes est néanmoins vue comme une menace. Une « menace » incarnée pourtant d’après moi dans des visions rassurantes comme peuvent l’être la liberté, l’autonomie et le vivant. Les graines incarnent aussi un temps de négociation avec ces potentiels vivants dans nos espaces. Une cohabitation à investir, un travail de fond et une temporalité dans lesquels nos habitudes sont perdues jusque dans nos cultures agricoles exigeantes. En intégrant des graines issues de semences paysannes, je défends la liberté de circulation de ce patrimoine vivant universel, et j’encourage leur diffusion. » Noémie Sauve
Communiqué de presse
L'artiste et chercheuse franco-
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jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Exposition du 19 mai au 11 juillet 2021. Le Crédac centre d'art contemporain d'Ivry, La Manufacture des Oeillets, 1 place Pierre Gosnat -
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