Exposition en cours
L’art qui dialogue avec l’environnement
Texte de Frédéric Bonnet, commissaire et critique
Comme si quelque chose pouvait encore advenir. Comme si la forme donnée à voir pouvait encore évoluer : les contours d’un volume anguleux s’effriter, les arrêtes de ce qui paraîtrait un fragment de roche s’éroder, une flaque d’eau frétiller, un morceau de glacier entamer sa fonte… À ceci près que, avec une temporalité qui semble en suspens, la matière géologique que l’œil croirait à première vue percevoir n’en est pas.
L’art de Machiko Ogawa est ainsi fait d’illusions. Non parce que sa pratique de la céramique jouerait avec l’idée du mimétisme – ce qui hormis la démonstration d’un brio technique et formel, certes non négligeable, n’aurait en soi que peu d’intérêt –, mais plutôt dans le sens où c’est une incertitude du regard qui préside à la découverte des œuvres. Car si l’artiste y convoque la géologie et autres éléments naturels – cristaux et minéraux notamment, de tout temps pour elle objets de fascination – elle le fait non à des fins de représentation ou de documentation mais avec l’ambition de subtilement révéler un intérieur des choses, un empilement de strates et d’énergies qui in fine délivrent des formes.
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Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Machiko Ogawa nous entraine dans des méandres interprétatifs lorsque dans chaque œuvre se fait jour quelque chose tenant de la révélation, dans le sens d’un dévoilement ou d’un éclaircissement soudain. Avec, néanmoins, toujours la sensation diffuse de faire face à un fragment d’inconnu plutôt qu’à l’éclosion du réel.
Fissures, découpes acérées, déformations, brisures… : le langage est brut, accentué par une science consommée de la rencontre et des associations. La quiétude apparente est en effet le fruit d’une confrontation des matériaux (porcelaine, verre, graphite…) et d’une habile gestion des tensions chromatiques (bleu glacier profond, noir intense, beige crayeux…) et formelles (entre rugueux et lisse, opaque et transparent, sombre et lumineux…). Se construit là une harmonie sur une terre de contrastes, où l’ingrédient central pourrait bien être la lumière.
Qu’elles évoquent des fragments d’une nature insondable ou des contenants brisés ayant recueillis des éléments que l’on dirait aqueux, les sculptures de Machiko Ogawa semblent effectivement prendre corps grâce à la lumière. Si tel volume ressemblant à une excavation révèle quelque chose de l’intérieur, d’une nature jusque-
Or faire de la lumière un ingrédient constitutif et fondamental de la sculpture revient également à tenter d’appréhender l’espace qui l’environne dans un tout, à considérer non pas seulement le volume révélé mais aussi le vide qui l’entoure, manifestant ainsi la présence de forces et de vibrations qui empêchent de figer l’œuvre… comme si quelque chose pouvait encore advenir.…
Avec au final une question en suspens mais néanmoins persistante : et si l’œuvre de Machiko Ogawa était un art de la lumière et pas seulement de la matière ?
Exposition du 10 mai au 12 juillet 2025. Galerie Frank Elbaz, 66 rue de Turenne -
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -