L’art qui dialogue avec l’environnement

Seyni Awa Camara et John McAllister

Galerie Almine Rech, Paris

11.01 - 24.02.2024

Communiqué de presse

Almine Rech présente Sculpting Earth, Painting Sensations, une exposition créant un dialogue particulier entre les artistes Seyni Awa Camara et John McAllister. Les œuvres exposées semblent émaner d’une même source : la Terre. Les deux artistes, ancrés dans une temporalité durable et immuable, donnent vie à cette exposition.

« La verticalité des sculptures solidement ancrées sur socle de Seyni Awa Camara, en contraste avec l’effacement relatif de la perspective dans les peintures de McAllister, invite à une détente du regard. La mise en scène de ces deux axes, présente dans cette exposition, produit une sensation de complétude, de bien-être. » Milena Oldfield

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En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…

Les artistes :

Seyni Awa Camara est une céramiste sénégalaise née vers 1945 à Bignona. Ayant grandi en Casamance, elle connaît les techniques traditionnelles de la poterie initiées auprès de sa mère, qui l'initie à la sculpture dès son enfance. et a ensuite élargi son art pour créer non seulement des céramiques utilitaires pour sa famille, mais aussi des sculptures complexes vendues sur le marché local. Elle a deux frères jumeaux et tous trois disparaissent dans la forêt proche, à la suite d'une mystérieuse initiation divine : "On était caché par les génies de Dieu, ils nous ont appris à travailler la terre". Reconnue comme la “Magicienne de la Terre” dans sa communauté locale, la vie et l’oeuvre de Seyni reflètent le mysticisme inhérent aux pratiques animistes des villages africains. Autodidacte et inclassable, elle modèle la terre et donne forme à des histoires, des événements et des sentiments, rêvés, révélés ou fantasmés.

Depuis environ trente ans, Seyni Camara a produit un très grand nombre de sculptures. Elle les dispose par ordre de taille dans sa maison devenue les coulisses d'un théâtre d'objets et de personnages sans scène, exactement à l'image qu'elle a du monde peuplé de sujets, bons, mauvais, beaux, laids. Certaines œuvres peuvent atteindre près de deux mètres de hauteur. Toutes ces créatures prennent forme dans sa cour et se figent dans le feu à ciel ouvert. Elle explique les visages déformés de ses créations comme une réponse à notre indifférence envers nos ancêtres. Ou encore, lorsque quarante petits monstres s'accrochent à une mère enceinte, c'est parce que nous fuyons tous quelque chose ! Avant de dévoiler ses "secrets", elle s'enferme avec son talisman (une corne de bœuf) et tout devient possible.
À la question de l'art, elle répond : "Damay science ma liguège", ce qui signifie en Wolof "je réfléchis, j'ai une idée, je travaille". Son idée, c'est que tout cela la dépasse et l'inquiète et elle dit se devoir de réunir passé et présent dans son œuvre. Elle n'a jamais quitté son pays où traditionnellement les femmes réalisent des poteries utilitaires en céramique. Toutefois, ses œuvres et son univers sont en rupture par rapport aux productions artisanales usuelles et font preuve d'une liberté et d'une imagination spécifique sur le fond et la forme. Mais, depuis sa participation en 1989 à l'exposition Magiciens de la terre à Paris, ses œuvres sont aussi exposées en Europe et aux États-Unis. En 1990, Philip Haas lui a consacré un film documentaire tourné à Bignona où elle vit toujours avec sa famille : Magicians of the Earth: Seni's Children.

Les peintures à l’huile lumineuses et luxueuses d’intérieurs, de paysages et de natures mortes de John McAllister reflètent les explorations continues de l’artiste sur la lumière. Inspirée par le travail de Pierre Bonnard, Georges Braque et Henri Matisse, sa palette vibrante, concentrée sur une gamme étroite de couleurs (généralement limitée aux rouges chauds, aux violet, orange et rose), produit un souffle original et luxuriant. Dans ses peintures et panoramas à grande échelle, le dualisme de la surface plane et de la profondeur illusionniste bouleverse la perspective traditionnelle. Sur des fonds de motifs géométriques ou feuillus qui évoquent des textiles exotiques, des ersatz de papiers peints ou d’autres œuvres d’art, chaque œuvre évoque une nature morte, un paysage ou un intérieur décoratif, souvent élégant mais à la limite du décadent. En ouvrant une fenêtre à la fois poétique et métaphorique, John McAllister joue à la fois le rôle le rôle de l'artiste contemporain et celui du spectateur. Avec leurs arrière-plans sombres et leurs premiers plans fantomatiques, ses toiles peuvent suggérer la coloration des négatifs de films – l’un des nombreux clins d’œil à la photographie présente tout au long de la pratique de l’artiste, accompagnée d’un recours fréquent à des cadrages décalés. Ses peintures pleines de ressources sont forgées à partir de peintures et d'images superposées. L’artiste a exposé à Londres, Los Angeles, New York, Berlin, Bruxelles, Tokyo et au-delà.

Exposition du 11 janvier au 24 février 2024. Galerie Almine Rech, 64 rue de Turenne - 75003 Paris.Tél. : +33 (0)1 45 83 71 90. Ouverture du mardi au samedi de 11h à 19h.

Seyni Awa Camara, John McAllister, Sculpting Earth, Painting Sensations, 2023. Galerie Almine Rech — Photographie : DR