Alain Bublex en résidence de création en impesanteur
L’Observatoire de l’Espace accueille deux fois par an un artiste pour prendre part à un vol parabolique, l’une des rares façons de restituer les conditions agravitaires du milieu spatial. Il ambitionne de susciter la production d’œuvres qui développent un point de vue plastique sur l’impesanteur et à déplacer les pratiques actuelles des arts visuels vers un autre terrain.
Alain Bublex envisage la photographie comme une pratique avant d'être une image. Il teste notamment des dispositifs photographiques en conditions limites d'usage. Cette approche du medium est au cœur de son projet de création en impesanteur : il met au point un protocole de prise de vue fondé sur le contre-emploi, utilisant dans l'espace confiné de l'Airbus zero-g un modèle d'appareil ordinairement utilisé dans la photographie de paysage. L'artiste effectuera ainsi, au cours de six paraboles reproduisant les conditions d'impesanteur du milieu spatial, six séries de photographies d'un objet géométrique placé à l'intérieur de l'avion.
Alain Bublex est diplômé de l'École des Beaux-Arts de Mâcon. Il s'intéresse au paysage et à ses transformations, en particulier à la ville et l'architecture. Il a notamment imaginé Glooscap, ville fictive dont il documente le développement par la création de documents, cartes, maquettes ou photographies, et réalisé la série « Plug-in City » dans laquelle il réinterprète les propositions de Peter Cook pour inventer la ville du futur. Son travail manifeste aussi une réflexion sur les pratiques contemporaines de la photographie, la série « arrêts soudains » évolue autour de la notion de sélection, l'artiste refusant de faire un choix entre des images considérées ratées ou réussies. Ses œuvres ont été présentées, entre autres, dans des exposition personnelles ou collectives au Palais de Tokyo (2001), à la Maison Européenne de la Photographie (2001), lors de la Biennale de Séoul (2004), au CCC de Tours (2010, 2019). Il est représenté par la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois (Paris).
Clément Fourment en résidence de création
À la suite d'un premier dessin de grand format présenté en 2023 dans l'exposition Station #1, l'artiste entame une résidence de création et va s'appuyer sur les constantes perturbations générées par l'impesanteur pour cheminer entre dessin hyperréaliste et déstructuration des formes.
Au contact de l'Espace, Clément Fourment libère progressivement ses dessins de la régularité de la composition. L'artiste envisage dans une série d'œuvres graphiques de grand format, associant plusieurs techniques de reproduction, les mouvements possibles d'un ensemble d'objets en état d'impesanteur. Au moyen d'une représentation hyperréaliste de chaque motif, il retranscrit la pluralité des points de vue qu'offre sur chaque chose un milieu dépourvu de gravité terrestre. Il travaille en même temps à rendre visible les mouvements et les dynamiques par lesquels il occupe l'espace de la feuille de papier.
Clément Fourment articule son travail autour de la pratique du dessin. Né en 1992 en France, il a intégré plusieurs résidences artistiques, dont la Casa de Velázquez en tant que membre (2019-2020), la Cité Internationale des Arts (2020-2021) et la Fondation Pilar y Joan Miró à Majorque (2021). Son travail a notamment été exposé à la collection Lambert en Avignon, à l'Académie des Beaux-arts de Paris, à l'Institut national d'histoire de l'art de Paris ou encore au salon du dessin contemporain Drawing Now. Il a reçu en 2018 le premier prix de dessin Pierre-David Weill de l'Académie des Beaux-Arts, pour son « livre / dessin » Persée. Depuis 2020, son travail figure dans la collection de dessin contemporain du FRAC Picardie Hauts-de-France. En 2023, il commence une collaboration avec l'Observatoire de l'Espace, du Centre national d'études spatiales. En 2024, son travail est exposé au musée d'Art National de Cheongju en Corée du Sud, avec les collections du FRAC Picardie et du FRAC Grand Large.