ArtCatalyse : l'art qui dialogue avec l'environnement

Prix décernés


  L’art qui dialogue avec l’environnement



Livia Melzi et Emilio Azevedo, lauréats de la résidence

de recherche et postproduction du CIPF



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Projet des artistes : L’ordre des choses

« En 2023 nous avons entrepris une enquête photographique sur l'histoire de la représentation de l'Amazonie. Ce projet est né de notre intérêt partagé pour l'écologie, ainsi que de notre désir de fusionner nos recherches individuelles au sein d'une initiative collective. Nous avons conduit cette recherche avec le soutien de l'espace Krajcberg et la curatrice et chercheuse Laila Melchior.

Notre projet « L’ordre des choses » se penche sur l'histoire des relations complexes entre l'Occident et la forêt amazonienne. Pour mener cette enquête visuelle, nous avons choisi de nous appuyer sur des images datant des derniers siècles, conservées dans des institutions emblématiques telles que le Louvre, le Musée du Quai Branly, le Jardin des Plantes, le Mobilier national/les Gobelins, l'Herbier national, ainsi que dans des collections privées. L'hypothèse suivie est que l'image de la forêt amazonienne produite par l’occident au cours des siècles en dit davantage sur nous que sur la forêt elle-même.

Pour vérifier cette hypothèse, nous avons examiné un certain nombre d'images, d’objets et de lieux ayant comme sujet la forêt amazonienne. Ensuite, nous les avons photographiés dans leurs contextes de monstration afin de mieux comprendre le cadre de pensée de leurs créateurs et commanditaires. Ainsi, en utilisant le langage photographique et une approche méthodique, nous avons cherché à discerner comment ces créateurs d'images donnaient forme à leur perception du monde, comment ils structuraient la réalité qui se présentait devant eux.

Un constat devient évident : au fil des siècles, ce territoire et ses formes de vie ont bien souvent été dépeints de manière passive, servant de toile de fond aux explorateurs, scientifiques et aventuriers, qui y projetaient leurs peurs et fantasmes, oscillant entre fascination et désir de domination. Sur un plan purement métaphysique, ces images illustrent la vision occidentale de la nature en tant qu'entité extérieure, qu'il s'agisse de la considérer simplement comme une réserve de matières premières à exploiter ou à contempler. Cette vision sous-entend toujours que les êtres humains et leurs sociétés ne font pas partie intégrante de cette nature.

Nous avons réalisé nos images à l'aide d'une chambre technique et des diapositives grand format, un choix motivé par notre désir d'obtenir la plus grande précision possible. À travers cette approche, nous voulions interroger le fantasme de la transparence et de l'objectivité propre à la modernité occidentale, que le médium photographique a souvent illustré. Paradoxalement la profusion d'informations présente dans chaque image ne nous conduit pas nécessairement vers une meilleure compréhension des sujets que nous présentons. Cette surabondance d'objectivité tend à déplacer l'image vers une forme d'abstraction et offre au public l'occasion de se voir ».

Au sein de l’Atelier de recherche et postproduction, Livia Melzi et Emilio de Azevedo poursuivent leur recherche, se consacrant notamment à la finalisation formelle du projet L'ordre des choses.










Livia Melzi et Emilio Azevedo lauréats de la résidence de recherche et postproduction du CIPF Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager par e-mail Imprimer Partager sur LinkedIn

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