L’art qui dialogue avec l’environnement

ARTchéologie, des vestiges et des oeuvres

Musée Archéa, Louvres

16.03 - 17.11.2024

Communiqué de presse

L’art contemporain et l’archéologie sont deux disciplines qui semblent éloignées de prime abord. Or, les artistes trouvent dans cette science humaine, et les vestiges qu’elle met au jour, de nombreux thèmes à explorer et questionner, à la rencontre des traces du passé et de l’art du vivant. L’histoire de l’art foisonne de témoignages d’artistes qui se sont intéressés à l’archéologie, à l’étude des vestiges. L’archéologie a nourri leur imaginaire de la part mystérieuse qui l’entoure. Mais la dimension romantique et fascinante de l’archéologie ne constitue pas le seul attrait des artistes pour cette discipline.

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Marika Prévosto

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Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…

L’équipe du musée intercommunal a créé des ponts entre les collections du musée et les travaux de 16 artistes - ou duo d’artistes - contemporains prêtées par des institutions publiques, des galeries ou les créateurs eux-mêmes. Cette relecture contemporaine favorise l’émergence d’un nouveau regard - ouvert, spontané, décomplexé, pluriel - sur les collections, allant au-delà du regard historiciste et savant des accrochages traditionnels.

Ainsi, l’œuvre-performance "Le déjeuner sous l'herbe" de l’artiste Daniel Spoerri (1983), première fouille archéologique de l’art contemporain (2010), qui est présentée au début de cette exposition, est un exemple emblématique de l’intérêt des artistes pour l’archéologie. Que leurs affinités avec l’archéologie soient matérielles, formelles, thématiques, mémorielles ou sérielles, chacune des œuvres présentées raconte une histoire partagée, des origines de la création à la modernité. Entre détournement et sacralisation, continuum et rupture, ce lien apparaît fécond et continuellement revisité.

En parcourant l’exposition, on comprend que les œuvres réunies - peintures, sculptures, installations ou photographies - s’inscrivent dans une véritable filiation et explorent ce qui est constitutif de notre histoire. Car l’art contemporain ne se construit pas uniquement en rupture avec les courants qui l’ont précédé. S’il se démarque par sa capacité à bousculer les codes de ses prédécesseurs, à transgresser les frontières et les limites de l’art, il ne pourrait cependant exister sans les témoignages et traces du passé. Ainsi, dès les années 1960, la démarche du duo d’artistes, Anne et Patrick Poirier, entièrement dédiée à la mémoire et aux traces des cultures passées à travers les ruines et autres données archéologiques, ouvre la voie. Ils révèlent la fragilité des civilisations, des cultures, de la nature et leur esthétique est souvent celle du fragment, de la ruine, de la catastrophe.

Certaines œuvres actuelles témoignent de l’influence des formes, techniques, motifs et gestes des périodes anciennes. Elles rendent tangibles les liens qui unissent les découvertes archéologiques à l’art moderne et contemporain. Certains artistes en revisitent les techniques et intègrent des formes archaïques, ou primitives, à leur travail (art pariétal, art mobilier, faune et flore, représentations féminines préhistoriques...), d’autres s’inspirent de modèles anciens (Préhistoire, art gréco-romain, art médiéval, Renaissance, etc.). Par ailleurs, les démarches de certains artistes se confondent avec celles des archéologues, engagées dans des actions répétitives, voire obsessionnelles. Ils focalisent leur intérêt sur des vestiges, des traces, des lieux de mémoire ou des supports, en faisant appel à la marche, la collecte, l’observation, la systématisation d’une méthode. Ces pratiques sont le point de départ de fictions et d’aventures pour des artistes et constituent parfois le travail de toute une vie. D’autres explorent les racines historiques de la muséographie, issues de la tradition des collections personnelles d’objets curieux ou exotiques appelées cabinets de curiosités. Collages, accumulations, juxtapositions et reprises des codes de l’exposition sont les stratégies adoptées par certains artistes. Il s’agit aussi, à travers la mise en scène d’objets, de rejouer, voire de détourner, l’organisation du savoir propre aux musées.

Oeuvres de : Giulio et Augusto Bernardi, Stéphane Bordarier, Clément Borderie, Ali Cherri, Pascal Convert, jean-Paul Ganem, josef Koudelka, kôichi Kurita, Morice Lipsi, Philippe Mayaux, Terence Pique, Anne Et Patrick Poirier , Sophie Ristelhueber, Daniel Spoerri, Julia Steiner, keiichi Tahara.

Exposition du 16 mars au 17 novembre 2024. Musée Archéa, 56 rue de Paris –95380 Louvres. Tél. : +33 (0)1 34 09 01 02. Ouverture du mercredi au vendredi de 13h30 à 18h et les samedi, dimanche et jours fériés (sauf lundi et mardi) de 11h à 18h.