L’art qui dialogue avec l’environnement

Et j’ai vu le bout du pays où les nuages sont infinis, 2e volet

BBB Centre d’art, Toulouse

23.09 - 03.12.2022

Communiqué de presse

Et j’ai vu le bout du pays où les nuages sont infinis,Volet II : Vivre l’expérience

Le BBB centre d’art et Documents d’artistes Occitanie s’associent tout au long de l’année 2022 pour soutenir la scène artistique régionale, avec pour résultat une exposition en deux volets qui célèbre le plaisir et le pouvoir du collectif. Le premier volet s’est vu consacré à la diffusion de travaux déjà existants et ce deuxième centré sur la production d’oeuvres nouvelles dans un contexte de création collective permettant de découvrir le travail d’artistes du fonds documentaire DDA Occitanie (et d’autres). Il se construit à la croisée entre plusieurs aventures collectives et convie plus directement la notion de communauté : le BBB centre d’art en tant que lieu de rencontre ; Documents d’artistes comme lieu de visibilité pour le travail des artistes de la région, dessinant la cartographie d’une scène régionale à travers cinq artistes appelé·es à investir l’espace-temps d’une exposition.

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Gilles Aillaud

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Marika Prévosto

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Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…

Dans la genèse et par la méthodologie adoptée, sont également interrogés les fonctionnements établis du secteur de l’art contemporain : le rôle du·de la commissaire d’exposition en tant que chef·fe d’orchestre, le principe de sélection comme outil de légitimation d’une carrière artistique, la notion d’auteur·rice, sur laquelle le système de l’art s’appuie. Cette proposition interpelle en filigrane la place actuelle de l’institution artistique – et en l’occurrence celle d’un centre d’art – lieu de jaillissement d’une pensée, d’expérimentation de formes plastiques, ainsi que politiques et sociétales, grâce au concours des artistes, des publics, des professionnel·les qui forment la communauté de proximité du BBB centre d’art et de Documents d’artistes Occitanie.

« C’st nous, artistes, qui vous serviront d’avant-garde ; la puissance des arts est en effet la plus immédiate et la plus rapide. (… Nous nous adressons à l’imagination et aux sentiments de l’homme ; nous devons donc exercer toujours l’ction la plus vive et la plus décisive ; et si aujourd’hui notre rôle paraît nul ou au moins très secondaire, c’st qu’il manquait aux arts ce qui est essentiel à leur énergie et à leur succès, une impulsion commune et une idée générale. »

Henri de Saint-Simon, L’rtiste, le Savant et l’ndustriel, 1824

Lucie Laflorentie

Le fondement de la démarche de Lucie Laflorentie s’appuie sur l’articulation entre la poésie évoquée par les titres de ses travaux et le dialogue entre geste et matière. Dans ses dessins, peintures, installations ou volumes, l’artiste se plaît à manipuler la matière et à se laisser surprendre par celle-ci, dans un processus où la dimension de l’atelier est essentielle avec des notions évidentes de ré-emploi et d’économie de moyens, en tant que positionnement et approche expérimentale. Les formes du paysage, aussi bien anthropique (architecture) que sauvage (la « nature »), sont extraites et isolées dans les contextes d’exposition, ou bien révélées par des interventions furtives directement in situ. Ces déplacements de gestes et d’outils alimentent une nouvelle interprétation de la relation entre paysage et sujet, à la fois dans la tradition de la mésologie et dans une approche organique où les problématiques environnementales s’articulent avec la dimension de la mémoire d’un territoire, à travers la destruction, la récupération et la construction.

Amalia Laurent

Amalia Laurent, née en 1992 en France d’une mère javanaise et d’un père languedocien, vit et travaille entre Paris et Nîmes. Elle est diplômée du Royal College of Art (RCA) et de l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg (HEAR). L’art textile et les techniques d’impression prédominent dans son oeuvre, nourrie des richesses d’une culture plurielle. Le Batik, technique indonésienne d’impression sur tissu, est un leitmotiv de ses réalisations. C’est l’artiste Mas Tatang, maître de Batik à Tembi, en Indonésie, qui lui a transmis la philosophie et le savoir-faire liés à cette technique, qu’elle déploie dans toute sa contemporanéité, comme la projection d’un territoire, la carte composée de signes à décoder dans un dialogue entre l’Histoire et les histoires. Son obsession pour les réalités alternatives a donné naissance à un corpus d’oeuvres - installations, performances, sculptures, teintures - qui anime les frontières entre monde réel et mondes parallèles. Empreintes de mysticisme, ses oeuvres suggèrent l’existence d’un monde invisible superposé au nôtre. Depuis son retour en France en 2018, elle fait partie de l’association Pantcha Indra et joue dans le groupe de musique de Gamelan Javanais appelé Genthasari. Elle réalise actuellement une recherche autour des liens entre dispositions architecturales et pratiques processionnelles à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) à Paris.

Célia Picard et Hannes Schreckensberger

Dans leur travail de volume et installation, Celia Picard et Hannes Schreckensberger réussissent le pari d’articuler des interrogations liées au champ de l’architecture, d’où ils sont tous les deux issus de par leur formation, à celles de l’art contemporain. Nourries par une subtile association de références au modernisme et à ses utopies, ainsi qu’aux formes vernaculaires de l’artisanat (d’ici et d’ailleurs) et du « tout numérique », leurs travaux invitent à réfléchir aux usages et aux rituels induits par nos contextes de vie et par les objets qui nous entourent. D’où un travail d’investigation ouvert aux mythologies collectives, tant dans l’espace domestique que dans l’environnement urbain ou rural. Cette analyse ouvre à l’expérimentation et la production de nouvelles formes, dans un but de transformation sociale et culturelle, telle qu’initiée dans la méthode scientifique de la recherche-action.

Emmanuel Simon

La mise à mal les notions constitutives du vocabulaire des arts plastiques - et tout particulièrement celles d’oeuvre et d’auteur - s’opère dans la pratique d’Emmanuel Simon. S’imprégnant des contextes dans lesquels il est invité à opérer, il s’emploie à déjouer les pratiques d’usage du milieu en permutant les expositions personnelles en invitations collectives à des artistes mais aussi à des amateur·rices. Sa pratique s’appuie sur un dispositif, la dissolution de sa pratique personnelle dans une dynamique collective. De la peinture, le médium pratiqué depuis ses études, émergent d’autres formes dans une filiation plus ou moins manifeste : le wall painting, l’édition, la sculpture ou l’installation (en prise directe avec le contexte physique de l’oeuvre). Les multiples formes de collaboration entretenues au sein des collectifs éphémères formés lors de chaque nouveau projet se reflètent dans la documentation diversifiée de ces processus: échanges de mail, notes, croquis, réunions, où l’exposition n’est qu’une parmi d’autres étapes de travail collaboratif et pas son aboutissement définitif ni immuable. Chaque fois, le caractère imprévisible et précaire des créations issues de ces expériences interroge le statut de l’oeuvre, tout en en proposant une lecture élargie, plurielle, démystifiée.

Commissaire de l’exposition : Stefania Meazza, coordinatrice générale de Documents d’artistes Occitanie

Exposition du 23 septembre au 03 décembre 2022. BBB centre d'art, 96 rue Michel Ange - 31200 Toulouse. Tél. + 33 (0)5 61 13 37 14. Ouverture du mercredi au samedi de 14h à 18h. Entrée libre et gratuite.