L’art qui dialogue avec l’environnement

Gina Folly, The Simple Life

Centre d’art contemporain La synagogue de Delme

03.03 - 09.06.2024

Communiqué de presse

Le centre d’art contemporain La synagogue de Delme présente l’exposition The Simple Life de Gina Folly, produite en partenariat avec le Centre Culturel Suisse, fermé à Paris jusqu’en 2025 pour d’importants travaux de rénovation, et parti en tournée dans toute la France avec ses collections.

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Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…

Sans se définir par un médium privilégié, la pratique artistique de Gina Folly s’accroche aux détails des conditions d’existence humaines, observant l’organisation sociale contemporaine et les constructions privées et publiques de la vie des individus. Les pressions sociales, les injonctions indirectes par des ruses telles que la manipulation, la séduction au sein de l'environnement quotidien (publicité, législation, religion ou éthique) apparaissent comme des évidences pour l'artiste au sein de cet environnement. De ces observations naissent des formes d’art qui tentent de refléter ces différents types de relations interhumaines dans leur environnement technique, avec les animaux, les produits de consommation ou les niveaux de vie. L’art de Gina Folly se situe au carrefour des relations sociales, économiques, politiques, interespèces et écologiques. Qu’elles soient artificielles ou authentiques, elle traite ces relations horizontalement, par le biais d’une approche douce, humoristique et subtilement critique, soulignant le besoin de douceur, de tendresse et d’amour des individus, besoins virant parfois à l’obsession, au tragique et au drame.

Le vocabulaire esthétique de Gina Folly est plutôt simple, clair et minimal. L’utilisation systématique de matériaux facilement accessibles dans le commerce pourrait même permettre de le qualifier de « pauvre » -sans rapport avec les principes de l’Arte povera. Ses matériaux sont typiques du monde post-industriel et post-fordiste actuel, incarnant l’accélération de l’économie et des échanges, la diffusion planétaire des produits, la globalisation et l’énergie nécessaire à sa survie. Cette esthétique est « pauvre » parce qu’elle est celle de l’emballage des choses qui doivent circuler vite et loin à bas prix ; celle du métal de construction en kit, bon marché, pour s’équiper ; celle des matériaux accessibles partout, utilisables à l’envi.

L’art de Gina Folly ne parle pas de luxe et de confort, mais de besoins essentiels, de problèmes domestiques, de ce qui concerne la vie de tout un chacun, dans une veine plutôt néoréaliste mais sans jamais céder au pathos. Elle maintient en effet les formes et le discours au niveau d’un optimisme sain où, dans la difficulté du quotidien contemporain, qu’il s’agisse de s'organiser dans la vie ou d’aboutir à une exposition d’art contemporain, les bonnes idées, l’entraide et la confiance peuvent toujours finir par l’emporter.

La domestication des animaux par l'homme, pour leur consommation ou pour des questions de préservation d'espèces menacées, passe par des systèmes coercitifs comme les cages, les sens de circulation imposés, les colliers et autres moyens de contrôle, que les créations de Gina Folly relient indirectement à ceux que l'humanité s'impose. Dans le cadre de son exposition au Centre d'Art Contemporain – La Synagogue de Delme – l'artiste s'est intéressée au cas d'une ferme flottante située dans le port de Rotterdam1 sur laquelle vivent et paissent des dizaines de vaches. Première ferme flottante de production de lait de vache, c’est une structure conçue pour accoster dans les ports des villes, pour produire du lait directement sur place et éviter les circuits longs, apportant ainsi une solution viable au manque de foncier sur certains territoires.

Actualisation surprenante de l’histoire de l’Arche de Noé, cette ferme est autosuffisante et propose un modèle reproductible à grande échelle pour l’avenir de l’agriculture. Pour l'exposition La Vie Simple, la synagogue devient à la fois le réceptacle et le jumeau de cette ferme, rappelant le passé de la communauté juive de Delme (qui, autrefois, devait élever du bétail, puisqu'il lui était interdit de posséder des terres) mais aussi la forme architecturale du bâtiment rappelle la ferme flottante, puisqu'elle ressemble à un cube transparent. Ici, nous trouvons des photographies de l'intérieur de la ferme flottante, documentant la vie quotidienne des vaches et l'extraction du lait. Les images sont imprimées sur des planches de bois, comme celles des meubles Ikea®. L'artiste présente également ici des boîtes en polycarbonate transparent, copies de celles utilisées dans les zoos pour nourrir les singes, qui, dans le contexte artistique, ressemblent à des sculptures minimalistes étrangement vides. Ils évoquent à la fois la transparence des immeubles des quartiers d’affaires et l’atmosphère inquiétante d’une expérience comportementale à venir. Au cœur de cette exposition, l'artiste interroge ces modèles d'agriculture hors-sol du futur, dans leur dimension utopique à la limite de l'absurde (animaux coupés de la terre et de la nature ; vision utopique d'un modèle qui aurait du mal à se s'adapter aux niveaux de population des villes modernes – arche de Noé contemporaine ou nouvelle aubaine financière ?) avec la distance vitale que l'humour procure à une artiste suisse photographiant des vaches laitières.

Exposition du 03 mars au 09 juin 2024. Centre d’art contemporain - la synagogue de Delme, 33 rue R. Poincaré - 57590 Delme. Ouverture du mercredi au samedi de 14h à 18h, le dimanche de 11h à 18h. Entrée gratuite. Le centre d’art sera ouvert le vendredi 29 mars (jour férié en Moselle), le mercredi 8 mai et le jeudi 9 mai 2024. Il sera fermé le mercredi 1er mai 2024.