Exposition en cours
L’art qui dialogue avec l’environnement
Le texte de Marguerite Pilven
« La médiocrité de notre univers ne dépend-
C’est depuis cette identité postulée par Kant entre le langage et la faculté de connaître, également défendue par le philosophe du langage Ludwig Wittgenstein, que Lucie Picandet fonde un vaste projet de déconstruction esthétique qui en fait le procès. Travaillée par ce qu’il est possible d’exprimer, ou de faire voir, sa cosmologie picturale n’a rien d’une fantasmagorie hors sol. Lucie Picandet fait au contraire le choix de s’enraciner dans l’organicité du corps qui nous relie à l’ensemble du vivant. Cette organicité échappe à toute saisie langagière, mais certainement pas aux effets de la parole, comme la psychanalyse nous l’enseigne. Comment rétablir le déficit de réalité filtré par le langage, la logique, la raison discursive ? En donnant symboliquement la parole à des entités fictives et non-
Récents
Résultats de la recherche Supprimer Déplacer Spam Plus
Recherche
Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
.
ArtCatalyse : L'art qui dialogue avec l'environnement | Contact | Actus | A venir | En cours | Prix décernés | Archives | Lieux inspirés | Bibliographie
Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Cet ambitieux projet de connexion à une « perception corporelle», Lucie Picandet le déploie avec humour, tendresse et fantaisie. Elle le fait depuis l’écriture, en 2006, d’un poème au titre évocateur, « Le Grand Tanneur » et le déploie en tableaux dont les agencements de formes organiques se réfèrent au registre paysager et nous font circuler à l’intérieur d’un grand corps imaginaire. Mis à plat par une série de coupes inspirées des formes de planches anatomiques, ces corps ouverts comme des manteaux hébergent de multiples mondes dont les effets de capillarité se produisent toujours en lisière de paysage, à la limite entre l’extérieur et l’intérieur. Dans ces « paysages intérieurs », Lucie Picandet décline en effet des analogies topographiques qui empruntent à l’écologie, à la notion de terre et d’humus, ainsi qu’à la médecine, à travers les notions de cosmétique et de symptôme, de surface et de profondeur, de guérison et de réparation. En adressant des hommages à la figure du lombric, ou du parasite, elle tourne notre attention vers la gestation des formes vivantes qui se produit sous nos pieds, ou celle du vaste monde microbien que nos corps abritent. Ses « paysages hospitaliers » accueillent quant à eux les maux de la terre et les métamorphosent en une flore exubérante.
Dans la « cité mythique souterraine » d’Agharta, peinture réalisée en 2022, et dont la grotte peinte cette année est peut-
L’oeuvre de Lucie Picandet semble ainsi toute entière travaillée par la notion platonicienne de « Pharmakon », réactivée par le philosophe Jacques Derrida afin de penser la dynamique paradoxale de l’expression écrite. Elle serait à la fois le lieu des maux et des guérisons, un poison et un remède, un exutoire addictif autant que libérateur. En intitulant une série d’oeuvres Celui que je suis, l’artiste jouait déjà sur la distinction entre le verbe être et suivre. Elle se référait à cette pleine présence à soi qu’est pour elle l’acte de peindre, pendant lequel la pensée est suspendue, et à l’écart toujours produit avec soi provoqué, a contrario, par cette autre forme de l’expression qu’est l’écriture.
Lucie Picandet passe sans cesse de l’une à l’autre de ces expressions, trouvant en l’une tout ce qui manque à l’autre. Elle sait que ce qui n’a pas trouvé à s’incarner ou à se dire produit des fantômes, des formes erratiques où se loge le mal être. Ainsi, a-
Exposition du 29 avril au 1er juin 2024. Galerie Georges-
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -