Exposition en cours
L’art qui dialogue avec l’environnement
Le texte de Bénédicte Ramade, commissaire de l’exposition
La première marche de Richard Long, A Line Made by Walking (1967) fut résumée par une seule image : celle de la trace éphémère d’un passage répété dans l’herbe grasse. L’histoire de l’art en a fait la pierre angulaire du land art britannique, même si l’artiste n’aime pas cette étiquette. Pendant un mois, Lydie Jean-
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Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Au fil de ses marches performatives toujours réduites à un seul objet (image, carte, texte), Long a ressenti le besoin de marquer autrement sa présence. De pierres a choisi de montrer une de ses manières d’exposer sa relation aux temps géologiques : des sculptures constituées de pierres de carrière. L’une d’entre elles n’avait jamais quitté le lieu pour lequel elle avait été créée en 1990, le Capc de Bordeaux, une oeuvre mythique à laquelle Lydie Jean-
Avec ces sculptures, il s’agit moins de parler de nature que de temps géologiques longs, d’histoires du terrestre dans lesquelles l’humanité n’est plus qu’un détail à une époque, la nôtre, qui s’appelle l’Anthropocène, où nous sommes une force de perturbation profonde du vivant. Dans la hiérarchie naturelle telle qu’elle a été ordonnée au fil des siècles, les pierres sont immortelles, elles ne meurent pas.
Penser à elles, à la vie des pierres, à leur genèse, leur transformation et leur ancienneté, c’est relativiser notre place au monde, se reconnecter avec le rythme sourd de la Terre, penser au-
Note d’intention de la commissaire
Comment regarder Richard Long aujourd’hui ? Cette question n’est pas posée sans une certaine perplexité. Car l’artiste britannique qui a fait de la marche un moyen de sculpter le paysage, sans s’arrêter à une forme unique de restitution — alternant ainsi prise de vue photographique unique, geste formaliste réversible apposé dans les lieux traversés, cartographie, témoignage écrit et une forme de procuration paysagère par la sculpture en intérieur —, n’a en effet jamais développé de discours ou pris de position particulière à propos de la « chose » environnementale. Alors même qu’il commence à créer au mitan des années 1960, décennie de la naissance de l’environnementalisme occidental, que sa première oeuvre, A Line Made by Walking est réalisée l’année du naufrage du pétrolier Torrey Canyon entre la Bretagne et les côtes de Cornouailles, déversant en 1967 180 000 tonnes de brut dans la mer et jusqu’a ux rivages, il ne faut pas attendre de l’illustre Richard Long un positionnement écologique tranché. Pourtant, à l’ère de l’Anthropocène, la justesse de la démarche de cet artiste amène à regarder son oeuvre par le prisme d’une attention au monde, et au vivant en particulier, concordant avec notre époque qui s’éveille enfin à une compréhension plus fine de ce qu’il y a notamment sous nos pieds.
La ligne matérialisée sous les pas répétés de l’artiste de cett e oeuvre séminale n’a fait qu’affaisser l’herbe fraîche qui n’aura pas eu besoin de plus de vingt minutes pour reprendre son droit-
Le vivant inclut l’humain avec les plus-
Comme un antidote à la disparition et la perte, les sculptures minérales de Richard Long sont là pour rester. Elles héritent du temps long des pierres, de la sédimentation, des profondeurs et des histoires accumulées. Ce calcaire blanc, ce schiste rouge de Saint-
Le concept de vivant a ceci d’imparfait que le minéral semble moins y avoir sa place, trop inerte sans doute pour qu’il soit perçu dans sa vitalité. Or, ce sont les profondeurs terrestres, par l’intermédiaire de la stratigraphie (science géologique qui analyse l’agencement spatial et temporel des successions rocheuses) qui disent l’ère actuelle. L’Anthropocène peut-
Lorsque Richard Long utilise le schiste rouge de Saint-
Dans la hiérarchie naturelle telle qu’elle a été ordonnée au fil des siècles, les pierres sont immortelles, elles ne meurent pas. Contrairement au vivant. Pourtant, ce sont bien elles qui décident de l’ère dans laquelle nous vivons, c’est tout le paradoxe. Penser aux pierres, à la vie des pierres, leur genèse, leur transformation, leur ancienneté, c’est relativiser notre place au monde, se reconnecter avec le rythme sourd du tellurique, penser au-
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -
Exposition du 08 juin au 03 novembre 2024. Les Tanneries Centre d’art contemporain, Grande Halle, 234 rue des Ponts -