Exposition en cours
L’art qui dialogue avec l’environnement
Communiqué de presse
Suzanne Husky, 12e lauréate du Prix Drawing Now Fair en 2023, est accueillie au Drawing Lab du 26 janvier au 7 avril 2024. Ce prix, remis à l’occasion de chaque édition de la foire au Carreau du Temple, a pour but de mettre en lumière le travail d’un·e artiste en milieu de carrière ayant une pratique du dessin singulière et affirmée, ainsi que le travail de la galerie qui accompagne l’artiste. Ici, la galerie Alain Gutharc, installée à Paris, avec laquelle Suzanne Husky travaille depuis 2017.
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Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
L’exposition de Suzanne Husky Le temps profond des rivières bénéficie d’une aide à la production d’un montant de 10 000 euros ainsi que de l’édition d’un catalogue monographique aux éditions Le livre d’art – La manufacture de l’image. Les équipes du Drawing Lab se mobilisent pour accueillir le public gratuitement 7 jours/7 de 11h à 19h, assurent un service de médiation culturelle du mercredi au vendredi, des ateliers pour les enfants et des visites guidées pour tous les publics individuels ou scolaires.
« Suzanne Husky est ainsi accompagnée dans la réalisation de sa nouvelle exposition personnelle à Paris. Son univers singulier, sa sensibilité de la nature et son engagement pour les questions écologiques ne vous laisseront pas insensibles. Ainsi, le dessin prend la parole et nous invite tous à nous interroger sur notre place dans la nature et l’importance de la protéger afin qu’elle puisse s’autogérer. Une fois encore le Prix Drawing Now met en lumière de nouveaux sujets et fait du dessin un langage universel. » Christine Phal, Fondatrice du Drawing Lab
Le texte de Lauranne Germond, commissaire de l’exposition
Étymologiquement dessein et dessin ne sont qu’un seul et même mot, dérivé de l’italien disegno. Jusqu’au XVIIe siècle, il désigne sans distinction, le projet et l’intention qui, parfois, s’incarnent par le trait pour mieux en révéler la portée. « Un feu qu’illumine l’entendement, échauffe la volonté, fortifie la mémoire, épure les esprits, pour pénétrer dans l’imagination », telle est la description que fait Michel Anguier du grand dessein devant l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1677.
Un grand dessein, c’est précisément ce qui guide le pinceau de Suzanne Husky. Ses aquarelles diluées aux eaux de source n’ont qu’un objectif : faire renaître le visage oublié des rivières en bonne santé, des mille et une espèces en déclin qui peuplent d’ordinaire son écosystème, et raviver notre lien originel à la zone humide.
La peinture occidentale a longtemps contribué à véhiculer une image simplifiée de la nature rendue à l’état de paysage ; une nature contrôlée et commensurable à l’homme, qui le plus souvent, incarne, dans ses explosions dramatiques de couleur et de formes, les états d’âmes des personnages qu’elle abrite et le roman de leurs conquêtes sur leur environnement, plus que la complexité de la nature elle-
Ici les lignes tracées s’entrecroisent aux intentions révélées à chaque coup de pinceau. Et pour se faire, Suzanne Husky puise dans le grand univers des images, des innovations graphiques et épistémologiques qui jalonnent l’histoire du médium : les récits illustrés, les planches naturalistes, les allégories mythologiques, ou encore le graphisme militant. Le tout, en collaboration avec des savants et des scientifques, en l’occurrence ici le philosophe du vivant Baptiste Morizot, avec qui elle co-
Au centre de l’exposition, une pièce maîtresse renferme toutes les autres et constitue un tour de force, technique et symbolique : un rouleau de papier dessiné de près de huit mètres de long. Il se réfère explicitement à la tapisserie de Bayeux (également appelée « toile de la conquête », qui relate l’assaut de l’Angleterre par le duc de Normandie au XIe siècle) mais ici, le héros c’est le génie des marécages, la clef de voûte sans laquelle on ne peut penser la santé de nos écosystèmes, un personnage assailli qu’on espère voir sortir vainqueur : le providentiel castor. Comme dans les fameux rouleaux peints asiatiques du Moyen Âge qu’on parcourt à sa guise, c’est un véritable roman fleuve, qui conte l’Histoire géopolitique des alliances entre humains et castors à travers les âges. Une aventure épique, fourmillant de savoureuses saynètes, qui nous ré-
Car il y eut un temps où, dans toutes les rivières de l’hémisphère nord, il y avait des castors. Avec ses innombrables barrages, il est considéré comme le plus grand transformateur de son environnement après l’homme, et longtemps c’est lui qui amena la vie. Il produisit des paysages aquatiques, des zones humides foisonnantes de biodiversité et fut vénéré, parfois déifié, pour cela.
On le retrouve aux fondements de nombreuses mythologies, contes et légendes. La France garde des traces de sa présence en tout lieu, comme on peut le voir sur la carte des toponymes et des hydronymes qui font référence à lui le Beuve : Beuvry, Beuvron, Buverchy, Bivre, Vibre, Bièvres, Bibracte. Mais, progressivement, la géographie humaine a pris la place de la géographie des castors, entraînant sa quasi-
Pourtant, le castor (ré)apparaît aujourd’hui comme une des premières solutions fondées sur la nature pour réparer nos milieux à l’agonie. Le rapport du GIEC de 2022 considère la collaboration avec les castors comme incontournable pour faire face au réchauffement climatique, tant du point de vue scientifique qu’économique.
Et c’est à convaincre de cette nécessité que s’emploie Suzanne Husky. « La vision du monde la plus dangereuse est celle de ceux qui n’ont jamais vu le monde » disait Alexander von Humboldt, ce naturaliste, anthropologue, écrivain voyageur et dessinateur qui réalisa un corpus de plus de 1 500 illustrations pour tenter d’expliciter les lois physiques de la nature et en capter l’extrême beauté. Mais comment peut-
Ainsi Suzanne Husky s’emploie à restaurer dans les imaginaires, l’image de la rivière en bonne santé. Dans la vidéo Rivière possible elle filme en surplomb de rares cours d’eau de montagne où des familles de castors ont restitué aux rivières leur aspect optimal. Elle perpétue l’histoire de la mise en scène esthétique du savoir scientifique en restaurant le castor à sa juste place dans ses dessins naturalistes -
Elle éclaire leur disparition de nos mythologies contemporaines -
De l’amour à l’engagement, il n’y a qu’un pas et c’est tout le monde caché des pro-
Une nouvelle alliance, qui donne espoir et envie de se liguer pour rendre le monde à sa beauté. Comme disait Humboldt, dans Cosmos, « C’est là ce qu’il y a dans l’homme de touchant et de beau, cette double aspiration vers ce qu’il désire et vers ce qu’il a perdu. »
L’artiste franco-
Cela pour observer les formes de dominations sur le vivant et leurs interconnections, tout en semant des futurs ou des alliances possibles, capables de revitaliser nos sols et nos vies. Ses oeuvres peuvent prendre la forme d’un sol aggradé (régénéré), d’un·e jardin-
Exposition du 26 janvier au 07 avril 2024. Drawing Lab, 17 rue de Richelieu — 75001 Paris. Tél. : +33 (0)1 73 62 11 17. Ouverture tous les jours de 11h à 19h. Entrée libre.
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -