Archives expositions personnelles France

Postures et empreintes, 1964-1973

Imprimeur ou artiste ; le temps de l’expérience lithographique et la recherche d’un processus de production de traces font naître des séries d’empreintes à partir de fibres synthétiques, de papiers froissés et films plastiques. Les tests de calcination à la mèche lente et l’expérimentation des brûlis inspirés de l’écobuage apparaissent.


Couples toile-outil, noeuds et ligatures

Christian Jaccard crée des outils issus de la matière même de la toile sur laquelle l’empreinte des textures se révèle. L’esthétique répétitive de l’empreinte le conduira à partir des moyens minimaux à recréer les éléments fondamentaux de la peinture : vibration et relation des couleurs entre elles, rapport du contenu et du contenant, exaltation du support et de la surface. Puis naît la notion d’outil à travers diverses pratiques d’assemblage de noeuds et de tissures afin de les utiliser comme « appareillages à faire de la peinture ». Le ficelage se veut invention plastique, étude de signes, production d’outillage et mobilier au sens archéologique du terme.


Toiles calcinées et Trophées, 1974-1979

Les compositions d’empreintes de feu se succèdent sur des draps puis sur des cuirs de boeufs. La trace résiduelle des fumées et goudrons apparaît comme forme esthétique de la catastrophe dont la dimension picturale semble évidente. Le feu devient l’agent déterminant des vestiges de la combustion. Les cuirs des Trophées indiquent une volonté de rendre plus sensible l’implication symbolique du support.


Anonymes calcinés, 1979 -1981

L’anonymat des toiles soumises à la combustion, puis « réparées » réhabilitées par biffures, sont conjointement la marque apposée sur l’original et ce qui tient de signature. Face à ces oeuvres anonymes il s’agit d’interroger le statut de la peinture de chevalet et les aspects résiduels de l’icône pénétrée par le dispositif de combustion.


Pièces blanches brûlées, 1983-1985

Des tableaux sur lesquels s’inscrivent irrémédiablement comme une scorie l’empreinte de feu. Les arrangements géométriques et la symétrie confèrent à ces oeuvres de grand format une autorité naturelle, une ampleur murale sans leur faire perdre la qualité picturale.


Rouge émis, 1984

Au cours de la décennie la combustion côtoie le concept supranodal dominés l’une et l’autre par le rouge aux fortes connotations symboliques. Apparaissent des formats et figures de tableaux : ovale, tondo, mandorle dans lesquels l’énergie du feu se juxtapose à celle de l’écarlate et du vermillon ainsi que dans les objets conçus à cette même période.


Le Concept supranodal, 1986

L’univers dans sa grande diversité se compose de proliférations noueuses dont le concept supranodal est une traduction cavalière. Né des outils façonnés dans les années 70 l’objet supranodal inspiré du monde végétal, domestique ou délibérément inventé s’élabore collatéralement aux combustions et brûlis. Sa répétitivité accumulée sous-entend la dépense d’énergie analogue à celle de l’ignition.


Brûlis et polyptiques, 1989

Le passage de la combustion cryptée au brûlis illustre l’épanouissement spirituel de la démarche. Avec les Brûlis, Jaccard achève et dépasse sa propre révolution de la vérité qui est bien le fruit d’une approche empirique de l’apparence. Comme l’écrit Pierre Restany : « lire les brûlis comme on lit dans les lignes de la main à la recherche du destin qui est le signe de la vie dans la matière ». Les diptyques, triptyques et polyptiques naissent de ce choix de la combustion aérienne.


Pics de combustion, 1999-2001

Suggérés par les « flambées » de la Bourse, les pics de combustion sont majoritairement des diptyques où l’évolution des Brûlis agit par infiltration dans la texture du support, révélant ainsi la transformation chimique de la matière et le pouvoir transcendantal du feu dans la couleur. Les fluctuations de la combustion dégagent « leurs marges opérationnelles, leurs indices d’actifs et de croissance… »


Tableaux éphémères, 2000 et +

Présentés sous la forme de films, les tableaux éphémères déroulent leur problématique, stigmatisant les déplacements et les persistances d’un processus nomade, au cours duquel la combustion du gel thermique libère ses pulvérulences par milliers et constitue progressivement une entité au sein d’une architecture. Cette prolifération s’identifie à celle du concept supranodal.



© Christian Jaccard, Toile calcinée monocentrée MO 14, 1979, ML sur pigment, 202 x 197 cm

© Christian Jaccard, Odalisque Anonyme calciné 19e siècle, 1980, ML, 233 x 50 x 65 cm

© Christian Jaccard, Odalisque Anonyme calciné 19e siècle, 1980, ML, 233 x 50 x 65 cm

© Christian Jaccard, Portique haut, concept supranodal, 1988, fer, gance & acrylique, 233 x 180 x 55 cm

© Christian Jaccard, Boîte bleue contenant 12 outils bleus, 1972, chanvre, sisal, polypropylène, 44 x 31 x 28,5 cm

© Christian Jaccard, Toile calcinée monocentrée MO 14, 1979, ML sur pigment, 202 x 197 cm

Christian Jaccard, Agrégations à l’abbaye Saint-André

© Christian Jaccard, Boîte bleue contenant 12 outils bleus, 1972, chanvre, sisal, polypropylène, 44 x 31 x 28,5 cm

Les pistes artistiques de Christian Jaccard

Exposition du 8 juillet au 14 octobre 2012. Abbaye Saint-André – Centre d’art contemporain, place du Bûcher – 19250 Meymac. Tél. : +33 (0)5 55 95 23 30. Ouverture du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h à 19h. Du 18 septembre au 14 octobre : de 14h à 18h et le matin sur rendez-vous.


© Christian Jaccard, Pics de croissance BRN 016, 2000, diptyque brûlis et encre sur toile, 194 x 195 cm

© Christian Jaccard, Portique haut, concept supranodal, 1988, fer, gance & acrylique, 233 x 180 x 55 cm

© Christian Jaccard, Polyptique 36 modules, 1989, MI sur papier japonais, 150 x 150 cm

© Christian Jaccard, Polyptique 36 modules, 1989, MI sur papier japonais, 150 x 150 cm

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